Désert médical

18 Décembre 2020
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Sans appel. Une étude réalisée pour l'Association des maires de France (AMF) et la Mutualité française constate qu’il y a « une accélération de la désertification médicale ». Cette désertification médicale pourrait encore se dégrader si des mesures ne sont pas prises, alerte une étude rendue publique le 8 décembre. « L'offre (de soins) est mal répartie sur le territoire et elle se rétracte inexorablement », affirme Séverine Salgado, directrice santé à la Mutualité française, lors de la présentation du premier baromètre santé réalisé avec l'AMF. « La conséquence directe c'est que 11,1 % des Français-es habitaient dans un désert médical » en 2019, année sur laquelle porte l'étude, soit 7,4 millions de Français-es contre 5,7 millions en 2016 (8,6 %). Ces chiffres sont nettement plus importants que ceux de la statistique publique (Drees) qui estimait en février à 3,8 millions de personnes le nombre de Français-es vivant dans un désert médical en 2018 (5,7 % de la population), qui se définit comme « une zone où les habitants-es ne peuvent en moyenne bénéficier au plus que de 2,5 consultations de médecine générale par an ». Selon le baromètre, la France dénombre en moyenne 151 médecins généralistes pour 100 000 habitants, mais les écarts sont très importants entre les départements. Celui de l'Eure est celui qui en compte le moins (94) et celui des Hautes-Alpes est celui qui en dispose de plus (248). « Nous savions le désert médical. Nous savions aussi la dégradation dans certaines régions », a réagi François Baroin, le président de l'AMF, appelant à un « big bang médical territorial » pour y remédier. « Nous avons formulé des propositions en termes de réorganisation de santé », a-t-il ajouté, rappelant que l'accès aux soins ne fait pas partie pour l'instant des compétences des maires.