Drogues : coût social élevé

30 Août 2023
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Dans sa Lettre actu, publiée le 31 juillet dernier, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) présente une note de résultats « s’appuyant sur un nouveau calcul du coût social des drogues licites et illicites en France en 2019 ». Elle a été rédigée par Pierre Kopp, professeur d'économie à l'université Paris 1. Elle présente un nouveau calcul du coût social des drogues en France en 2019, mesurant le coût monétaire des conséquences de la consommation et du trafic des drogues légales (alcool et tabac) et illégales durant une année moyenne de la décennie. Il est composé du coût externe (valeur des vies humaines perdues, perte de la qualité de vie, pertes de production) et du coût pour les finances publiques (dépenses de prévention, répression et soins, économie de retraites non versées, et recettes des taxes prélevées sur l’alcool et le tabac). En 2019, le coût social du tabac et de l’alcool est respectivement de 156 et 102 milliards d’euros, et de 7,7 milliards d’euros pour les drogues illicites. Le coût externe représente l’essentiel du coût social, ce qui explique les écarts entre tabac, alcool et drogues illicites, du fait du différentiel de mortalité (respectivement 73 189, 41 080 et 1 230 vies perdues, dont la valeur est estimée, par convention, à 115 000 euros). Ces travaux ont été financés par le Fonds de lutte contre les addictions 2019. Cette nouvelle estimation du coût social des drogues n’est pas directement comparable à celle réalisée par le même chercheur en 2015 pour l’année 2010, mais confirme néanmoins que le coût social des drogues reste très supérieur aux recettes fiscales induites. Et le chercheur de la Sorbonne de détailler : « Le trafic et la consommation de drogues (licites et illicites) engendrent des décès, des maladies, une perte de qualité de la vie pour les malades, des pertes de production pour les entreprises et des dépenses publiques pour l’État qui doit combattre et traiter les conséquences des drogues. Il convient de prendre également en compte les recettes engendrées par la taxation de l’alcool et du tabac et les économies de retraites non payées aux personnes décédées prématurément ».