IAS et demandes d’asile

16 Décembre 2022
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La Conférence internationale sur le sida qui a eu lieu à Montréal du 29 juillet au 2 août 2022 a été marquée, entre autres, par les importantes difficultés qu’ont connues des congressistes pour obtenir un visa leur permettant de se rendre au Canada. Le phénomène a été tel que les organisateurs-rices de la conférence l’ont dénoncé publiquement. Des manifestations avaient condamné les nombreux refus des autorités concernant ces demandes d'autorisation de séjour. Pour cette conférence réunissant des milliers de personnes en provenance de plus d’une centaine de pays, 2811 visas ont été demandés à Ottawa. Au total, plus d’un tiers de ces demandes (1020) ont été refusées et 150 d'entre elles sont encore en attente de traitement, bien que ce sommet se soit terminé au début du mois d’août. La grande majorité des rejets concerne des personnes originaires d’Afrique, notamment de pays comme l’Ouganda, le Kenya et le Nigeria. Récemment, Radio Canada a consacré un article aux congressistes étrangers-ères qui ont décidé de ne pas rentrer chez eux-elles à l’issue de la conférence. « Si on sait depuis longtemps que certains participants étrangers à des rencontres internationales profitent de l'occasion pour fuir leur pays d’origine, ce phénomène a été particulièrement marquant après cette conférence », écrit Radio Canada. « D’après des données fédérales, 251 personnes ayant obtenu un visa pour prendre part à cette conférence sur le sida ont déposé une demande d’asile au Canada en date du 30 septembre. Elles ont pu le faire dès leur arrivée à l’aéroport ou à n’importe quel autre moment par la suite puisque ce visa destiné aux visiteurs-ses est d’une durée maximale de six mois ». Le nombre de demande d’asile émanant de participants-es à la conférence serait désormais de 300, indique le média canadien. « Ce ne sont pas des demandes d’asile qui sont farfelues. Ce sont des dossiers lourds et tristes », a expliqué Stéphanie Valois, avocate en immigration, en charge de plusieurs de ces demandes d’asile. « Le sida, c’est un gros problème dans beaucoup de pays. On peut comprendre que des gens qui ont témoigné de leur histoire veuillent rester au Canada. Ils ont souvent des craintes de persécution dans leur pays, précise-t-elle. Tout le monde pense que les gens demandent le statut de réfugié pour fuir la guerre ou pour des raisons politiques. Mais ce n’est pas que ça ».