Impact du VIH sur le Covid long

10 Juillet 2023
1 659 lectures
Notez l'article : 
0
 

Selon une vaste étude américaine, les personnes vivant avec le VIH sont plus susceptibles de présenter des symptômes de Covid long et de souffrir de troubles cardiovasculaires et métaboliques après avoir été diagnostiquées avec le virus de la Covid-19, rapporte le site Aidsmap. La Covid-19 est une maladie dont les signes disparaissent dans la plupart des cas en deux à trois semaines. Toutefois, certaines personnes peuvent encore ressentir des symptômes au-delà de quatre semaines après l’infection. Il peut s’agir de personnes qui ont été hospitalisées ou non. Pour certaines personnes, les symptômes persistent pendant plus de douze semaines et ne sont pas expliqués par une autre maladie sans lien connu avec la Covid-19 : diabète, maladie de la thyroïde, bronchopneumopathie chronique par exemple. L'amélioration est très lente, fluctuante et parfois incomplète : l'Organisation mondiale de la santé (OMS) parle d'« état post-Covid » dont la définition est amenée à évoluer. Une étude, encore en cours d'examen par les pairs-es et publiée sous forme de preprint, a examiné l'incidence des événements post-Covid graves et des symptômes prolongés chez 3 048 792 personnes testées positives pour le Sars-CoV2, le virus qui cause la Covid-19, dans 69 établissements de santé aux États-Unis jusqu'en septembre 2022. Un pour cent d'entre elles (28 904 personnes) vivaient avec le VIH. Les PVVIH étaient beaucoup plus susceptibles d'avoir un problème de santé sous-jacent associé à un risque accru de Covid-19 grave, ainsi qu'une prévalence plus élevée de taux de lipides élevés et d'utilisation de statines. Le nombre médian de CD4 était élevé (573) et 29 % des PVVIH prenaient du tenofovir, qui s'est avéré réduire le risque d'infection grave par le virus Covid dans certaines études. L'étude a montré, qu'après prise en compte des facteurs démographiques et des problèmes de santé sous-jacents, les personnes vivant avec le VIH présentaient un risque modérément accru de développer un diabète, une maladie cardiaque, une thrombose ou un cancer plus de 28 jours après le diagnostic de Covid-19. Le VIH augmentait d'environ un quart le risque d'un nouveau diagnostic de diabète, de maladie cardiaque ou de thrombose, et de deux tiers le risque d'un nouveau diagnostic de cancer, par rapport aux personnes séronégatives. L'étude a également révélé que les PVVIH étaient environ 30 à 80 % plus susceptibles de présenter la persistance de plusieurs symptômes liés à la Covid-19, notamment des symptômes respiratoires (toux, essoufflement), des maux de tête, de la fatigue, des troubles gastro-intestinaux, des troubles cognitifs ou des douleurs corporelles. La vaccination Covid était associée à une réduction significative du risque de décès et d'événements graves, ainsi qu'à une réduction de 40 à 50 % du risque de symptômes persistants. Les auteurs-rices de cette étude affirment que des recherches plus intensives sont nécessaires pour étudier le poids du Covid long chez les personnes vivant avec le VIH, ainsi que pour comprendre si des mécanismes liés au VIH contribuent au risque accru d'événements cliniques graves et de symptômes de Covid long. Par ailleurs, les chercheurs-ses affirment que les symptômes de Covid long chez les PVVIH doivent faire l'objet d'un examen approfondi afin d'exclure d'autres causes, notamment les effets indésirables des antirétroviraux, les comorbidités et les conditions psychosociales.