L'annonce de sa séropositivité à ses partenaires
Une question qui revient souvent et qui interroge à un moment donné chaque personne séropositive. Nombreux d'entre vous ont vu la ou le partenaire prendre la poudre d'escampette quand le mot séropositif est prononcé. Souvent par ignorance, par peur apriori, par lâcheté aussi parfois... D'autres l'ont dit et tout s'est bien passé. C'est un dilemme qui n'est pas simple et qui ne connait pas de réponse toute faite. C'est à chacun de faire son chemin, de s'approprier le moment de se dévoiler, de choisir la personne ; celle à qui on va le dire, celle à qui on ne le dira jamais parce que c'est l'histoire d'un soir et que justement, parce qu'on est séropositif et qu'on connait son statut, on sait mieux que quiconque comment protéger l'autre. On se retrouve ce soir, sur le chat, dans le salon thématique, à partir de 21 heures pour une heure d'échanges en compagnie de Roy et de Sophie.
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Annonces de sa séropositivité à ses partenaires
sérodiscordance est sexsualité!
sérodiscordance et sexualité!
Compte-rendu du chat : l'annonce de sa S+
L’annonce de sa séropositivité, que se soit à son partenaire, sa famille ou ses amis, est pour la plupart des personnes présentes sur le chat un moment difficile à vivre. La peur du rejet, l’incompréhension ("Comment peut-on encore se faire contaminer en 2012 ?"), la discrimination, la peur de suscité de la peine ou de la pitié alors que l’on se sent en parfaite santé, sont autant de situations que les personnes séropositives peuvent être amenées à rencontrer lors de l'annonce.
Pour la plupart des personnes présentes lors du chat, la peur du rejet et la discrimination, sont les plus gros freins à l’annonce de la séropositivité. "Je ne l’ai dit à personne, ni amis, ni famille, pour les protéger. J’espère pouvoir le dire à mes partenaires, mais je ne suis pas certain d’y arriver, je crains le rejet", "J’ai eu besoin d’un accompagnement pour pouvoir en parler, de nombreux échanges avec un psy et mon infectiologue". Le lieu dans lequel on vit (grande ou petite ville) peut aussi être un déterminant à dire ou pas sa séropositivité : "Pour moi, rompre l’anonymat dans mon milieu ou ma ville c’est trop risqué".
Cela fait plus de quatre ans que le rapport Hirschel est sorti, et depuis l’étude HPTN 052 est venu corroborer les résultats du professeur Suisse. Mais ces informations restent encore assez méconnues du grand public : "Je pense que dans la tête des gens ce n’est pas encore bien rentré, je vois les quelques fois ou je l’ai dit, je me suis faite jeter comme une m… ", cependant cela a permis à nombreuses personnes de se voir comme non contaminantes, et à d’autres d’attaquer précocement un traitement : "J’ai voulu être mis sous traitement de suite pour être indétectable et vivre pleinement ma sexualité".
Pour les rencontres intimes, des séronautes annoncent leur statut d’entrée de jeu : "Inutile de perdre mon temps et le temps du mec. Je le balance dès les premiers échanges. Ca me demande un effort surhumain sur le moment, mais après je suis peinard". Cela dépend aussi s'il s’agit d’une relation d’un soir ou d’une histoire plus sérieuse : "Pour un plan cul je ne dis rien, mais pour quelqu’un avec qui je veux plus, ça me parait indispensable de le dire dès le début". D’autres l’annoncent dans leur profil internet : "J’ai trouvé un site Internet qui permet de le dire avant même de rentrer en contact, c’est comme ça que j’ai pu rencontrer mon homme". Le dire avant permet aussi de faire de la dicibilité : "Je pense que le dire peut faire changer la vision de certaines personnes, et j’y suis arrivé".
Il n’y a pas de recette miracle, pour annoncer sa séropositivité, il faut souvent peser le pour et le contre, la décision appartient à chacun selon son vécu personnel. Cependant ce n’est qu'en informant le grand public, de ce que c’est qu'être séropo en 2012, qu'on pourra changer la vision de la société sur les séropositifs.
Et vous, vous en pensez quoi ?
Bonne journée. Vichenzo