Le cannabis est officiellement légal en Uruguay

19 Mai 2014
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Le président uruguayen Jose Mujica a signé (6 mai) la loi régulant toute la chaîne de production du cannabis sous autorité de l'Etat. L'Uruguay était devenu en décembre 2013 le premier pays au monde à adopter une telle loi, afin de combattre le trafic de drogues. Elle entre désormais en vigueur. Il a cependant prévenu qu'il ferait marche arrière si la loi n'avait pas les résultats escomptés. "Nous voulons miner le trafic de drogue en le privant d'une partie du marché", a expliqué le président à l’initiative de la loi. Les consommateurs pourront acheter en Uruguay 10 grammes de cannabis par semaine, au prix d’un dollar le gramme, selon les décrets d’application de la loi. Après inscription sur un registre national, les usagers pourront donc acquérir un "maximum de 10 grammes par semaine". Le gouvernement lancera un appel au privé "dans un délai de moins de deux semaines après l’entrée en vigueur des décrets" pour accorder entre deux et six licences de production. Le cannabis pourra être cultivé par des particuliers résidant en Uruguay pour leur usage personnel et par des clubs de consommateurs ou bien acheté en pharmacie, mais dans ce cas, pas avant le mois de décembre 2014, compte tenu du temps nécessaire à sa récolte. Cette loi unique au monde a été portée à bout de bras par le président Jose Mujica, un ancien guérillero septuagénaire et iconoclaste dont le mandat s’achève cette année, qui a affronté de nombreuses réticences, jusqu’au sein de sa majorité de gauche, le Frente amplio (FA), indique l’AFP. Les principales incertitudes concernent la capacité des autorités à contrôler une production illégale dans tous les pays voisins et des dizaines de milliers de petits cultivateurs répartis dans tout le pays. La consommation de cannabis s’est multipliée ces dernières années, on estime ses usagers à 128 000 personnes. Mais les associations de consommateurs revendiquent, elles, 200 000 fumeurs, pour 3,3 millions d’habitants. Cette initiative a été critiquée par l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) des Nations Unies. Reste que cette expérimentation est observée avec intérêt par des pays, organisations ou anciens dirigeants estimant que la politique essentiellement répressive menée depuis plusieurs décennies sous la houlette des Etats-Unis, plus gros marché de consommateurs au monde, a été un échec.