NAFLD et risques cardiovasculaires

9 Août 2023
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La stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD, de l'anglais Non-Alcoholic Fatty Liver Disease) est une pathologie caractérisée par l'accumulation excessive de graisse dans le foie. Elle est souvent associée à des facteurs tels que l'obésité, le diabète de type 2, la résistance à l'insuline et des taux élevés de lipides dans le sang. La NAFLD peut évoluer vers une inflammation du foie (stéatohépatite non alcoolique, NASH) et finalement entraîner une fibrose du foie, une cirrhose et une insuffisance hépatique. Le traitement de la stéatose hépatique non alcoolique repose généralement sur des changements de mode de vie, tels que la perte de poids, l'adoption d'une alimentation saine et l'exercice physique régulier, afin de réduire les facteurs de risque associés. La stéatose hépatique non alcoolique touche un quart de la population mondiale et selon des projections, cette pathologie pourrait se développer rapidement et concerner 50 % de la population adulte d'ici 2040. Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) atteintes de NAFLD présentent un risque plus élevé d'événements cardiovasculaires majeurs que les PVVIH qui n’ont pas cette pathologie, selon une étude publiée le 1er juillet dans la revue scientifique AIDS rapporte APM news. Les PVVIH sont plus nombreuses à développer une NAFLD (jusqu'à 73 % des personnes) que la population générale (environ 25 %). Si cette pathologie est reconnue comme un facteur de risque indépendant d'événement cardiovasculaire majeur, peu d'études se sont intéressées à l'apparition d'événements indésirables d'origine cardiovasculaire chez les PVVIH atteintes de NAFLD. Krishnan Arunkumar de la West Virginia University School of Medicine de Morgantown (États-Unis) et ses collègues ont souhaité comparer le risque d'événement cardiovasculaire majeur chez les PVVIH, avec ou sans NAFLD. En utilisant les données de la base TriNetX, une plateforme qui fédère les travaux de recherche en santé de plusieurs instituts américains, ils ont réalisé une étude rétrospective multicentrique (qui analyse des données déjà existantes provenant de plusieurs centres médicaux ou institutions). Sur les 151 868 PVVIH sans antécédent cardiovasculaire majeur recensées, 4 969 avaient développé une NAFLD. Parmi elles, 4 463 ont été appariées sur l'âge, le statut tabagique, l'indice de masse corporelle (IMC), différentes comorbidités et les traitements antirétroviraux avec des PVVIH non atteintes de NAFLD. Les critères principaux étaient la survenue d'un événement cardiovasculaire majeur (tel qu'un angor (angine de poitrine) instable, un infarctus du myocarde ou tout événement nécessitant une revascularisation), d'une insuffisance cardiaque ou d'une maladie cérébro-vasculaire (accident vasculaire cérébral et accident ischémique transitoire, notamment). Globalement, quel que soit le critère envisagé, les PVVIH atteintes de NAFLD présentaient un risque significativement plus élevé d'événement cardiovasculaire que les PVVIH non atteintes de NAFLD : ainsi, le risque d'infarctus du myocarde était augmenté de 49 %, celui d'événements cardiovasculaires majeurs de 49 %, celui d'insuffisance cardiaque de 73 % et celui de maladie cérébro-vasculaire de 25 %. Les auteurs-rices de l’étude insistent sur la nécessité de bien prendre en compte les facteurs de risque d'événement cardiovasculaire chez les personnes atteintes simultanément de VIH et de NAFLD. D'autres études seront nécessaires pour élucider les mécanismes physiopathologiques liant la NAFLD et les événements cardiovasculaires chez les personnes vivant avec le VIH.