"President Macron, don’t make the HIV epidemic great again"

23 Juillet 2017
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Des milliers de chercheurs et d’activistes venus de toute la planète qui se réunissent à Paris jusqu’au 26 juillet pour la conférence scientifique mondiale sur le VIH/sida, et le "Président français qui a choisi de déserter". C’est par ces mots que trois organisations non gouvernementales (Coalition PLUS, Act Up-Paris et AIDES) ont choisi d’interpeller l’exécutif. Pour ces associations, cette "absence remarquée" alimente les "craintes sur l’engagement de la France pour mettre fin à la pandémie du VIH/sida". Et les associations de rappeler, par effet de contraste, l’attitude d’un de ses prédécesseurs. "Le 17 juillet 2003, le Président Jacques Chirac montait à la tribune de la conférence de l’IAS (International aids society), à Paris, devant 5 000 conférenciers du monde entier, dont Nelson Mandela, pour y lancer un "appel solennel aux gouvernements des pays donateurs du monde entier pour qu'ils fassent preuve, malgré les difficultés budgétaires, de plus de générosité". Le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme venait d’être créé, et la France en était la locomotive", explique un communiqué commun. "Quatorze ans plus tard, la même conférence est de retour à Paris. Et les efforts en faveur du  Fonds mondial, mais aussi d’Unitaid, commencent à porter leurs fruits. La barre symbolique des 50 % de personnes ayant accès à un traitement a été franchie cette année, et le taux de décès a été divisé par deux depuis le pic de 2005. Une avancée qui reste fragile : 17 millions de personnes n’ont toujours pas accès à un traitement, et une personne décède du sida toutes les trente secondes dans le monde. Cette moitié de chemin parcourue, nous la devons à la mobilisation des populations-clés, aux innovations thérapeutiques, et aux programmes de prévention. Mais pour les rendre accessibles à toutes et tous, il faut des moyens financiers. Or cette année, les contributions des pays les plus riches à la lutte mondiale contre le VIH/sida ont atteint leur niveau le plus bas depuis 2010. La France, qui pouvait s’enorgueillir d’avoir porté haut cette lutte, se désengage ces dernières années à coups de petits calculs comptables : retards de paiement de sa contribution au Fonds mondial, réduction de sa contribution à Unitaid, et aujourd’hui une coupe de 158 millions d’euros dans l’aide publique au développement pour 2017, en contradiction avec les promesses du candidat Emmanuel Macron", détaillent les associations. "L’absence du nouveau Président français à cette conférence majeure sonne comme une marque de mépris pour la lutte menée depuis 30 ans par notre pays contre une pandémie qui a déjà tué plus de 35 millions de personnes. Une lutte qui avait vu l’implication personnelle de Présidents de la République et leaders politiques français de droite comme de  gauche. Ce désengagement de la France, engagé par François Hollande et poursuivi par Emmanuel Macron, est aujourd’hui comparable à celui de Donald Trump", concluent les associations.