Prix du médicament : des annonces au sommet du G7

28 Septembre 2016
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En mars 2016, le président de la République, François Hollande avait annoncé, en compagnie du président sud-africain Jacob Zuma, qu'ils porteraient lors des sommets du G7 et du G20 la question du prix du médicament, notamment pour les médicaments innovants ou dits de rupture. Ce qui a été fait lors du sommet du G7 au Japon cet été. A la suite de cette première initiative, des discussions se sont engagées et ont connu une première étape les 10 et 11 septembre 2016 lors de la Conférence du G7 santé de Kobe. Etaient présents les ministres de la santé des sept pays les plus puissants économiquement (normalement, c’est le G8 qui comprend la Russie, mais cette dernière est suspendue depuis l’invasion de l’Ukraine, donc le G8 est temporairement remplacé par le G7), soit les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Canada, le Japon. La ministre de la Santé française, Marisol Touraine, y est intervenue. Dans son discours, elle a rappelé que le "défi pour nos systèmes de santé des prix élevés des innovations de rupture" était bien une priorité de la France. L’équation est simple à comprendre et complexe à résoudre : comment concilier la promotion de l'innovation, l'accès de tous aux médicaments et la soutenabilité des systèmes de santé ? "La question de l'accès aux médicaments innovants concerne tous les pays, sans exception : parce que tous les pays, sans exception, sont confrontés au risque d'avoir des médicaments innovants inaccessibles car trop chers !", a expliqué la ministre de la Santé. Face au défi, les actions nationales sont inopérantes, l’idée est donc de travailler tous ensemble. Mais sur quoi ? Les pays du G7 ont demandé à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de "faire un diagnostic de la situation" et de "proposer des actions". Pour être précis, il s’agit de réaliser une étude diagnostique visant à évaluer, de façon quantitative et qualitative, la soutenabilité des dépenses pharmaceutiques à moyen terme, au moyen notamment d’études prospectives d’impact de nouveaux médicaments innovants. Cette étude portera sur plusieurs spécialités (oncologie, Alzheimer, diabète, VIH, hépatite C). Plusieurs pays se sont portés volontaires pour participer à cette étude. L’OCDE est chargée de mettre en place un groupe d’experts de haut niveau de manière à dégager des propositions d’amélioration de la soutenabilité de l’accès aux médicaments innovants. Ce groupe sera installé dans les toutes prochaines semaines. Il s’agira aussi de consulter les parties prenantes, en particulier les industriels, les organisations non-gouvernementales, les grands instituts de recherche, et les associations de patients. En termes de calendrier, les choses pourraient aller assez vite. Marisol Touraine a indiqué que les résultats des travaux de l’OCDE pourraient être examinés lors de la prochaine réunion ministérielle de l'OCDE, à Paris, le 17 janvier 2017 afin de poursuivre ces travaux ainsi que la discussion politique. Un rapport intermédiaire sera produit dans ce délai. Un rapport final sera publié en décembre 2017.