Procès canonique : Anatrella sanctionné

Divine sanction. Tony Anatrella, prêtre et psychanalyste soupçonné d’abus sexuels contre de jeunes hommes, a été contraint, à 81 ans, de cesser toute activité professionnelle et enjoint de se retirer dans « une vie de prière » à l’issue d’un procès canonique, a indiqué mardi 17 janvier le diocèse de Paris. Tony Anatrella a été l’un des principaux inspirateurs de l’instruction romaine visant à écarter de la prêtrise les homosexuels. Il a aussi été un des pires opposants au PaCS. Il avait déjà été interdit de tout ministère, confession ou activité thérapeutique en 2018. Au terme de la procédure canonique (le droit de l’Église) engagée en 2016, il risquait aussi la perte de l’état clérical. Il n’a finalement pas été renvoyé à l’état laïc, selon la décision rendue publique par le diocèse. On lui a « enjoint de renoncer immédiatement et sans délai à toute activité professionnelle comme thérapeute ». Il lui est demandé de ne plus confesser et de pratiquer « une vie de prière dans un quotidien plus reculé ». Au printemps 2016, des accusations avaient été mises en lumière, dix ans après de premières plaintes, à l’encontre du prêtre parisien soupçonné de thérapies « déviantes » sur de jeunes hommes dans son cabinet de psychanalyste. Trois plaintes devant la justice républicaine pour « agressions sexuelles » n’avaient pas abouti, en 2008, notamment parce que les faits étaient prescrits. Plusieurs accusateurs s’étaient ensuite tournés vers la justice de l’Église. Pourfendeur caricatural de la présumée « idéologie du genre », Tony Anatrella s’est toujours opposé à l’évolution des droits des personnes LGBT, notamment au moment du PaCS, et à la présence d’homosexuels dans le clergé… manifestement pour les autres.