Une victime sur cinq n'a jamais parlé de son viol

20 Février 2017
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Une victime de viol sur cinq n'a jamais parlé de son agression et seuls 13 % des personnes se déclarant victimes ont déposé plainte, affirme une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiée le 8 février dernier. Qualifié de crime et sanctionné de 15 ans de réclusion criminelle, "le viol est l'agression sexuelle la plus grave et probablement la plus traumatisante pour la victime" et pourtant c'est "l'une des infractions les moins signalées à la police", relève l'ONDRP dans sa note, citée par l’AFP. Environ une victime de viol sur cinq se déplace à la police ou à la gendarmerie pour déclarer l'agression (19 %) : 13 % déposent plainte, 4 % font une main courante et 2 % s'en tiennent là. Celles qui ne se déplacent pas préfèrent trouver une autre solution dans 67 % des cas et pensent que cela ne servira à rien dans 66 % des situations. Au total, 62 % des victimes n'informent ni la police ni la gendarmerie pour "éviter des épreuves supplémentaires". Agées de 18 à 75 ans, 290 personnes, ayant déclaré un viol au cours des deux années précédentes, ont répondu à une enquête "cadre de vie et sécurité" réalisée entre 2008 et 2015, notamment par l'Insee et l'ONDRP. "En raison de la faiblesse des effectifs de l'échantillon, la présente étude ne permet que d'apporter des ordres de grandeur" ni "de connaître l'ordre dans lequel les victimes se confient aux différents interlocuteurs".