Uruguay : le cannabis pas en vente avant 2015

5 Août 2014
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La vente légale de cannabis en Uruguay, attendue pour la fin de cette année, ne sera pas mise en place avant 2015 en raison de "difficultés pratiques", a déclaré (9 juillet) à l'AFP le président Jose Mujica. La vente directe aux consommateurs, a priori dans les pharmacies, "arrivera l'année prochaine, il y a des difficultés pratiques", a-t-il expliqué, justifiant la lenteur de la mise en place du projet par la volonté de "bien faire les choses". "Si on veut faire n'importe quoi, c'est facile. Comme le font les Etats-Unis", a-t-il justifié. Plusieurs États américains ont récemment autorisé la vente de cannabis, à des fins médicales et accessoirement récréatives. L'Uruguay est devenu en décembre 2013 le premier et unique pays au monde à voter une loi prévoyant la production et la vente de cannabis sous contrôle de l'Etat, mais la mise en application du texte est longue. "Si nous voulons nous hâter et que nous le faisons mal, ce sera le désordre. L'intention n'est pas de nous soustraire à la responsabilité et de laisser le marché tout régler. Si nous le laissons faire, le marché va tenter de vendre la plus grande quantité possible", a-t-il poursuivi. Concernant la marijuana, "je crois qu'il faut faire un essai très méthodique, c'est pour cela que nous prenons du retard", a-t-il expliqué. "Ce que nous proposons n'est pas de favoriser la consommation. Il y a des gens qui considèrent que chacun a le droit de se droguer (...) cela n'a rien de moderne, cela a toujours existé", a-t-il estimé. "Mais si on maintient cette pratique comme un mystère, c'est le meilleur moyen d'attirer les jeunes (...) parce que tout ce qui est interdit attire", a expliqué le président. Le gouvernement uruguayen a prévu de lancer, en juillet, les appels d'offre pour cultiver cinq hectares de cannabis, la moitié de la demande estimée à une vingtaine de tonnes destinées à 150 000 consommateurs (pour 3,3 millions d'habitants). Le projet uruguayen prévoit que chaque usager - acheteur ou cultivateur - devra s'inscrire sur un registre national et aura le droit d'acheter ou de produire une quantité limitée, l'équivalent de 40 grammes par mois, de marijuana.