Violences faites aux femmes : certains pays bloquent encore

17 Mars 2013
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Le Vatican, l'Iran et la Russie tentent de freiner les efforts pour lutter contre les violences faites aux femmes, à l'occasion d'une conférence de l'ONU sur ce sujet qui a commencé ses travaux lundi 4 mars, explique l’AFP. Plus de 6 000 représentants de la société civile sont inscrits à cette session annuelle de la Commission de l'ONU sur le statut de la femme. Cette 57e session "est le plus grand rassemblement international jamais organisé pour mettre fin aux violences contre les femmes", a souligné à son ouverture la directrice exécutive d'ONU Femmes, Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili. Selon des diplomates, le Vatican, l'Iran et la Russie, entre autres pays, s'efforcent d'édulcorer un passage du projet de communiqué final qui affirme que religion, coutumes ou traditions ne peuvent pas servir de prétexte à un gouvernement pour se soustraire à son obligation de lutter contre les violences faites aux femmes. Ces mêmes Etats s'opposent aussi à ce que des relations sexuelles imposées à une femme par son mari ou son compagnon soient considérées comme un viol. "La violence contre les femmes doit être considérée comme un problème de droits de l'Homme et cela n'a rien à voir avec la culture ou la religion", a déclaré à l'AFP la ministre norvégienne de l'Egalité hommes-femmes, Inga Marte Thorkildsen. "Le Vatican, les forces religieuses conservatrices aux Etats-Unis et en Europe, certains pays catholiques et musulmans se liguent pour empêcher les femmes d'obtenir des droits sexuels", a affirmé la ministre, qui prédit des négociations difficiles durant les deux semaines de conférence. "Ceux qui invoquent la morale doivent se demander si le vrai danger moral n'est pas de priver des millions de femmes du droit à la vie", a-t-elle encore fait valoir.
Selon un rapport de la Banque mondiale évoqué à la conférence, les femmes âgées de 15 à 44 ans sont plus nombreuses à décéder de mort violente que du paludisme, du sida ou du cancer réunis. "Nous devons prendre des mesures concrètes de prévention", a souligné la ministre norvégienne, selon laquelle les violences faites aux femmes coûtent à son pays un milliard de dollars par an. Pour Michelle Bachelet, "il faut appliquer plus strictement les lois et les politiques de prévention".