Je repars à zéro et j’en suis fière !

Je découvre ma co-infection VIH/VHC en 2002 à l’occasion d’une visite prénatale. J’avais 26 ans et cette annonce a été comme un tsunami dans ma vie. Moralement j’étais très affectée, car non seulement on m’annonce une double pathologie et je subis de la discrimination de la part de mon entourage, ce qui me met très mal à l’aise.

Ma fille qui vient au monde est contaminée et ne survivra pas au delà de 7 mois. J’ai déjà perdu un fils. Quand il est né il y avait une rupture de vaccin contre la tuberculose, il sera vacciné plus tard mais son BCG ne réagira jamais. Il décèdera d’une tuberculose osseuse à l’âge de trois ans. Et comme si cela ne suffisait pas mon fils de 10 ans décède la même année que ma fille d’une mort accidentelle.

A ce stade de ma vie, je pense que je ne pourrais plus enfanter et que seule la mort peut me sauver. Comme elle ne vient pas, je décide de faire face et de me battre. Pendant un temps, j’en oublie même que je suis malade, je prends ma trithérapie et je m’applique à surmonter les épreuves que je vis. Alors en couple avec le père de mes enfants, il se détache de moi : je reste seule sans enfant et sans mari.

A cette époque là, je travaille pour une association et c’est lors d’une mission de formation que j’effectue à Bruxelles que je tombe malade. Je vais à l’hôpital pour m’entendre annoncer que mon hépatite est grave, alors que je l’avais oubliée. Je suis prise en charge immédiatement et après un traitement de Sovaldi de 3 mois, je suis guérie de mon hépatite. Après le traitement, je me sens bien physiquement et mon moral est plus fort que jamais. Je repars à zéro et j’en suis fière !

Aujourd’hui mon projet c’est un enfant, c’est mon souhait le plus absolu. Un enfant et un boulot. J’ai tout perdu au Cameroun, je souhaite rester en France où je vis depuis 7 mois.