Du militantisme "éclairé" !

Publié par cgbspender le 27.04.2010
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 Séronautes, bonsoir !

J'ai rejoint une association, inutile de préciser laquelle, qui se bat contre les discriminations, la sérophobie, en mettant en place, dans chacune de ses délégations régionales ou départementales, des cellules adaptées à chacun ( les femmes, les gays, les usagers de produits psychoactifs, les migrants )

Mais moi, je fais comment ? Je suis hétéro sero-concerné, non séropo ? Je suis homophobe, mysogyne et mysotoxico ( ou toxicophobe, au choix ) Je veux néanmoins militer (eh oui, même les machins-phobes en ont le droit). Ma question : Quelle cellule choisir ?

Certes, ce n'est pas le cas, ceux d'entre vous qui me connaissent savent déjà que je ne suis pas hétéro, encore moins mysogyne ou homophobe. Mais çà pourrait très bien être le cas. Et là n'est pas la question.

Ce que je veux montrer par cet exemple, c'est absurdité de l'organisation.

A trop vouloir classer les personnes dans des groupes, on arrive à atteindre une limite où  l'effacité s'en trouve diminuée, où la portée de chaque action effectuée est atténuée par un désir de "classification", et qui a pour conséquence une métamorphose d'une structure  à l'origine avec des buts plus que louables, à une structure complètement dépassée et irréactive. Ces délégations semblent être pieds et poings liés par leur organisme fédérateur, et complètement dépendant financièrement(à confirmer?).

Mais je ne désire pas la mort de cette structure, bien au contraire, et c'est bien là tout l'intêret de ce billet. Quand une structure ne convient plus, je ne suis pas pour la démolition, je suis pour la reconstruction - viva la perestroika ! - pour la retransformer à nouveau en un organisme vivant, réactif, plus opérationnel.

J'ai demain une réunion des membres du bureau, à laquelle j'assisterai en tant qu' "usager", oui "usager" parce qu'à part utiliser la banquette et la machine à café, c'est à croire qu'on ne puisse pas me considérer "militant" ou "volontaire".  A cette réunion, j'ai la ferme intention de donner mon avis sur la structure en question.

J'ai déjà préparé mon bloc-notes, mes idées, mes suggestions.

Et je vous demande à vous : Comment feriez- vous ? Quels moyens utiliseriez- vous pour donner un coup de fouêt à cette structure immobiliste ? Si vous faites / avez fait partie d'une structure équivalente, quelles ont été vos idées pour faire bouger les choses ? Quels projets avez- vous initié ? Quels supports sont vos armes de prédilection ?

Merci d'avance pour vos conseils, suggestions.

Matthieu. 

Commentaires

Portrait de sonia

Bonjour Matthieu

si j'ai un conseil à te donner c'est de ne pas critiquer l'association mais plutôt de poser tes questions avec neutralité, genre euh pourquoi vous faîtes des groupes pour moi ça fait cellules LOL une fois que tu seras intégré à l'équipe après une initiation qui porte le nom de FIV (formation initiale volontaire), tu pourras mener tes propres actions et faire évoluer la prévention....Bonne chance

Portrait de cgbspender

Je pense qu'on s'est mal compris. Je ne critique pas par plaisir, et si je le fais, c'est justement pour améliorer la structure, voir ce qu'on peut changer, ce qu'on peut améliorer, ce qui mérite qu'on s'y intéresse et trouver d'autres lignes d'action.

Quant à la formation de volontaire, pourquoi pas. Mais je suis d'avis que même un "usager de base" peut avoir de bonnes idées et les faire partager. Je n'ai pas forcément les moyens de m'offrir le luxe d'une formation. Certes elle est subventionnée en partie et la contribution personnelle pour la formation elle-même n'est que minime, mais je n'ai pas les moyens de m'offrir un (ou des) aller-retour à Paris à 110 euros chacun.

D'ailleurs, si l'élaboration des projets et des actions n'étaient réservées qu'aux volontaires, les réunions de ces dits projets se feraient en comité restreint (CA local), ce qui n'est pas le cas.

Matthieu.

Portrait de sonia

Oui Matthieu je comprends...

Actuellement il s'agit de faire une évaluation sur la Prévention Positive, et ceci intègre également les personnes seronegatives et seroconcernees LOL On peut (L)également l'envisager dans un CADRE de démocratie participative, tant qu'il n'y a pas d'amalgame,tout est possible, oui j'ose espérer que la parole des usagers sera prise en consideration...

Portrait de patrice

que vous dire matthieu je te comprend, je suis ds une case ds cette asso dommage 

on t a mis a la porte de façon tres maladroite encore dommage

je veux aider mais bien sur je dérange cette coordination 

je suis concerné gay malade du sida

je suis a l'initiative d'un apero gays seropo ou sympathisant mais ils n'ont rien compris   et font un apéro gays exclusivement seropo encore et encore dommage 

un apéro pour moi c'est un lieu conviviale pour rencontrer ceux qui se cachent, j ai fait les bars gays de rennes pour informer de cette apero mais les etablissements gayfreindly pas assez de flyer....

pour eux c'est un apero encadré par 2 volontaires seroneg (éh éh ) faute alors

avec des themes parler de notre vécu

un apéro c'est discuter de tout sans thème précis je ne saurais pas comment cela c'est passé car je n'y vais pas

mon ami est seroneg et un vendredi soir je veux etre sans lui et comme il n'a pas sa place dommage  

j avais vraiment envie de participer a cette apéro mais.... de plus certain m'ont dit on a fait ça alors que     mais ca je m en fou

sniffff....... pkoi dégouté le forces vives ???? matthieu par exemple qui est un bel exemple de générosité et de ..... 

Portrait de Meliah

  ( = Citoyen Gay Breton )

   Ce que te dis Sonia est "dans la ligne du parti" .Récemment ,pour le sidaction ,ils recherchaient une volontaire séropo pour témoigner à visage découvert de sa maladie ,avec un mais de taille : "il faut tenir le discours suivant: oui,je suis séropositive et alors ???". Que penses-tu de ça ?

    Il faut suivre les rails,sinon ,forte tête qui sait ce qu'il peut t'arriver .J'en ai vu des qui....(Chut....)

   Bon ,moi je suis pas d'accord avec la phrase de SONIA "Actuellement,il s'agit de faire de la prévention positive...." Ce débat a suscité sur le site mult discutions et débats virulents . On se croirait dans une secte ,avec sa structure pyramidale . C'est là-haut que ça se décide et nous ,nous les "sachants/malades" ,nous nous voyons imposer des positions qui ne sont pas les nôtres. La démocracie participative ,c'est le contraire : c'est la base qui décide .Mais ,il est vrai aussi ,que la base répond souvent par des "boff" qui en disent long ,sur le manque d'énergie et de volonté des AIDIENS . A part se mettre d'accord pour une sortie ici ou là, il règne au sein de nos rangs une léthargie désespérante . Plus envie de se battre .

  Si tu veux améliorer certains fonctionnements de l'assoc.,faut passer par la case A,puis la B etc....

                         Je reste fidèle aux posts, et apprécie les MP 

    take care ,cgb, on a besoin de toi ici . 

    bises de Meliah

Portrait de cgbspender

Meliah wrote:
.Récemment ,pour le sidaction ,ils recherchaient une volontaire séropo pour témoigner à visage découvert de sa maladie ,avec un mais de taille : "il faut tenir le discours suivant: oui,je suis séropositive et alors ???". Que penses-tu de ça ?

J'ai un avis assez inhabituel sur la question je crois, ou du moins, je n'ai entendu personne émettre les mêmes avis que moi là-dessus.

Je pars du principe que dans un société composé à quoi, 98% de seronèg (chiffre au pif ?),réaliser une campagne en faisant appel à des séropos est inefficace.

Pourquoi ? parce que çà ne touche pas assez de monde et que je trouve la campagne inefficace. Je serais plutôt enclin à faire témoigner des proches de séropos (parents, proches etc) qui tiendraient un discours du genre " mon fils est séropo, ma fille est séropo, mon meilleur ami est séropo,mon collègue de boulot est séropo, et alors ? "

Quelle différence cela fait-il ? L'emploi du "Je"  dans une campagne à pour mission de personnifier la maladie, l'intérêt du "Je" étant que les citoyens lambda s'identifient. Mais où est l'identification d'un citoyen lambda (entendez "séronèg") dans ce "Je" ?

Monsieur X pensera " TOI, TU es ptet séropo, mais pas moi, en quoi çà me concerne " et hop, il passe à autre chose. La campagne l'effleure à peine.

Maintenant que Monsieur X voit sur la campagne " Mon collègue est séropo ", là il va se mettre à cogiter, va se dire " Ah ! ptet que j'ai des collègues séropos sans le savoir ? " .

Idem pour le parents, qui se diront " si mon fils était séropo, je ferais quoi ? quelle serait ma réaction ?" , et même si leur raisonnement s'arrête à çà, je trouve le résultat plus efficace sur du long terme qu'un simple " çà me concerne pas "  car il est le début d'un travail de réflexion, d'une prise de conscience.

En d'autres mots, pour parler de la séropo, faisons appel aux séroneg, c'est par eux que passe obligatoirement l'acceptation de la séropositivité ! Je ne suis pas en train de dire     " cachons les séropos", qu'on ne se mécomprenne pas là-dessus.