Jeune, gay et séropo : fantasme ou réalité ?
Soumis par nathan le 05.11.2008
A l'occasion d'une venue sur le chat, un séronaute m'a fait part du constat suivant : selon lui, les jeunes gays séropos 16-25 ans seraient de plus en plus nombreux.
Il m'a confié aussi qu'il était volontaire à Aides, Barebacker (je savais pas que c'était compatible avec Aides) et qu'il aimait apporter son aide justement aux jeunes gays séropos en difficulté. Il parle souvent de sexe même presque tout le temps lol.
Alors je me demande si vraiment, comme il le dit, il y vraiment de plus en plus de jeunes séropos gays ou si c'est plus une façon de dire de qu'il aimerait bien qu'il y en ait plus, peut-être pour reconstituer le stock, un esorte d'incitation ?
J'attends vos avis. Merci
Nathan
Commentaires
hétéro, homo, peu importe
stat ?
Disons que le nombre de contamination stagne chez les homos, avec une tendance à la baisse ces 2 dernières années après une remontée qui a suivi l'arrivée des trithérapies. Plusieurs facteurs jouent à mon avis pour expliquer le raisonnement de ce jeune homme:
- épidémiologique : malheureusement, les vieux séropos sont "rares", dans le sens où l'hécatombe des années 80-90 a été terrible. Cependant, les contaminations chez les homos de plus de 35 ans est une part assez important du gâteau des séroconversions. Il faudrait aller chercher avec précisions dans les statistiques que j'ai pas à portée de main là mais que je suis sûr certains séronautes sont en mesure de fournir.
- social : la visibilité des séropos s'est améliorée au cours des dernières années, dans le milieu gay et parmis les jeunes pour qui cette maladie était une maladie de vieux pédés. Parce que d'abord elle fait moins peur, puis parce qu'on en meurt presque plus donc on reste longtemps pour en témoigner et s'engager.
- communautaire : la lutte contre la séropophobie, qui touche tous les milieux (même les gays) s'est accélérée ces derniers temps. Car les idéologies ont évolué avec les changements comportementaux et les progrès médicaux : les concepts et programmes de prévention institutionnels et associatifs commencent à intégrer les approches en santé globale et donc les questions de santé mentale, de discriminations sociales et économiques, d'égalité juridique.
- générationnel : il faut bien une relève ! Les "vieux" fatiguent, les jeunes les trouvent trop archaïques quelques fois, alors ils se prennent en main...
En tout cas, quand je regarde la moyenne d'âge des personnes présentes aux derniers états généraux des gays touchés par le VIH (organisé par Aides en 2006), je peux vous assurer que je me sentais bien jeune et bien seul ! Je crois que tout ça dépend en grande partie de nos fréquentations, de notre mode de vie et de nos perceptions individuelles.