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La nouvelle est tombée le 1er avril, la plupart des gens croyaient à un poisson d'avril. Guillermo Velasco et ses collègues de l'université Complutense à Madrid ont publiés la semaine dernière dans la prestigieuse revue médicale "Journal of Clinical Investigation" les résultats de leurs expériences. En effet , ils administrerent du THC (tetrahydrocannibinol), la substance psychotrope active du chanvre, à des souris atteintes de cancers. Leur conclusions sont assez surprenantes : le THC aurait pour effet de diminuer la croissance des tumeurs. Cette excellente nouvelle dans la lutte contre cette douloureuse et mortelle maladie l'est peut-être moins pour nos puissants, qui fustigent depuis un siècle les dangers du cannabis, en l'accusant d'être la cause de non seulement tous les maux qui surviennent dans le corps humain avec l'âge, mais aussi de la dechéance de la jeunesse. Cette cabale rappelle singulièrement la lutte de l'Église contre la masturbation, qui rend sourd et aveugle, provoque l'hydrocéphalie, le dessèchement du gland et encore bien d'autres sympathiques métamorphoses.

Le chanvre et ses dérivés enivrants les plus courants, la marijuana et le hachich sont interdits dans la plupart des pays. La diabolisation dont fait objet le cannabis dans les cercles officiels depuis au moins un siècle est omniprésente. C'est sans doute le ridicule de leurs arguments qui a fait que le cannabis s'est solidement ancré dans une culture alternative représenté dés les années 60 du siècle passé par les courants musicaux tels le jazz et le rock and roll, le pop-art et la culture psychédélique 

Si aujourd'hui il s'avère que non seulement le THC ne provoque pas le cancer, comme le clament certains, mais qu'en plus il peut le soigner, en déclenchant un mécanisme de l'autophagie dans les cellules malignes, quel sera le ridicule de la pensée officielle pour qui le cannabis fait partie de ces sujets sur lequel tout le monde se doit d'avoir une position ferme et éloquente, comme pour l'antisémitisme, le conspirationnisme, le révisionnisme etc. ? Le cancer, première cause de mortalité en France aurait-il fait moins de morts si le cannabis était légal ? Une question que l'on peut se poser très légitimement au vu des dernières découvertes, et qui en entraine d'autres. On peut ainsi se demander aussi si l'espérance de vie ne serait-elle pas plus élevée si le cannabis était légal et règlementé ? Le fait que la substance était interdite n'a évidemment pas poussé la science à s'y intéresser, privant pendant de longues années la médecine des outils pour lutter contre l'alzheimer et d'autres pathologies aussi pénibles que mortelles. De combien de morts est responsable cette législation onéreuse ? 

Mais, au fond, pourquoi le cannabis et-il interdit ? Est-ce vraiment le souci de la santé publique qui a inspiré nos législateurs ? Rien n'est moins sûr. Il semble qu'il s'agit d'abord de la lutte contre le chanvre, une fibre stratégique à de multiples usages depuis la nuit des temps : habillement, cordages etc... par l'industrie des fibres synthétiques. L'inventeur du nylon, l'entreprise americaine Dupont de Nemours est à l'origine de la taxation extrêmement sévère frappant la culture de chanvre aux USA. On nous a donc privé d'un matériau naturel et non-polluant au profit des lobbys des matières plastiques, un peu comme dans l'histoire très édifiante du plomb dans l'essence, où s'illustre également la famille Dupont de Nemours.

Alors, quelle nouvelle donne apporte cette découverte à la pensée officielle ? On ne peut, hélas, qu'observer un étrange silence des médias depuis le scoop du 1er avril. A croire que personne n'ose vraiment lancer le débat