Les archives communautaires

En tant que trans j'ai déjà été confrontée au problême: le dire ou pas.

 

Dans ma jeunesse je faisais illusion. Ca m'exitait de ne pas leur dire, il y en a a certains qui ne savent toujours pas (il y a trente ans quand une fille leur disait "j'ai mes régles, prends-moi par derri-re" ils étaient trop contents ils n'allaient pas chercher la petite bête. Exitant, mais dangereux, c'est souvent comme ça que les trans se font assassinée on appelle ça la "trans panic".

Aujourd'hui je préfére annoncer la couleur et tomber sur un amateur.

 

Pour le VIH c'est un peu pareil. tant que ça ne se voyait pas trop -c'était le temps du minitel- je ne le disais pas...le résultat quand une histoire devenait possible je la cassais, où alors c'est eux qui finissaient par renifler et disparaissaient.

 

C'est le séjour dans une assoce de lutte contre le sida qui m'a permis de mieux verbaliser.Puisque mon histoire devenait une histoire collective. Du coup je le dis assez facilement partout (surtout que j'ai l'impression que le Sida est redevenu une maladie honteuse, quand les gens meurent de ça on ne le dit plus dans les nécros). Mais à mon masseur je l'ai pas dit (à mon dentiste oui). Il y a des petites zones où j'ai pas envie d'être vue comme "la séropo" même si la vue de mes veines des jambes devrait le renseigner.

 

Au travail c'est bien, nommer mon assoce permet de le dire sans avoir l'air de chercher à se faire plaindre. En tapant mon nom sur internet on me retrouve facilement liée à la lutte contre le sida à des textes où je parle de ma seropositivité.

 

Mais je dois l'avouer: je suis un peu exhib'. Je comprends trés bien que d'autres soient plus discrets. Je comprends aussi que dans le travail c'est à double tranchant: certains peuvent l'utiliser contre vous. attention où vous bossez! Même si des fois ^votre seropositivité peut aussi vous protéger.

 

Si vous voulez pas qu'on vous renvoie un truc au visage, n'allez pas déposez des photos de vos fesses sur internet. En même temps, pour avoir fait du porno dans ma jeunesse, c'est vrai que j'aimerai pas voir certaines photos ressurgir trente ans aprés. Je crois qu'une dame bien sous tout rapport (son mari était maire d'une petite ville) a obtenu  par jugementque la mise en K7 d'un film qu'elle avait fait à 21 ans soit commecialisée. la protection de la vie privée c'est important.

 

Et si vous êtes ici gardez le même pseudo autrement on appelle ça la manipulation.

 

maintenant il y a un autre débat: le réseau seronet qui est une merveilleuse invention et l'idéologie seronet et ses méthodes. Il y aurait beaucoup à dire là-dessus mais je risque de me faire accuser de trollisme une fois de plus!

 

 

 

 

Commentaires

Portrait de ARTHURR

Je préfère maintenir le secret de ma contamination !


Même si le secret sur la contamination à changé de signification, car apprendre son infection par le VIH avant 1996 comme ce fut mon cas et après ce n'est pas avoir été confronté à la même révélation. En effet les métaphores sur le sida d'avant 1996 n'ont plus la même «force» depuisl'existence des trithérapies.

 


Avant 1996 apprendre sa séropositivité c'était être pris dans un épidémie que les médias présentaient comme le châtiment divin...si!si!

 


Ah!.. Saloperie de médias: les rotatives, les salles de rédactions étaient chauffées à blanc, ça vous vendait du SIDA , du stigmate, de la rumeur, et de la mort à la tonne...ça branlait à tout va sur le châtiment divin!... en première ligne que j'étais... écrabouillé, laminé, terrassé, plus de place pour le rationnel, un spectre, j'étais devenu un spectre vivant . Ça a duré longtemps putain! une éternité! moi je voulais juste redevenir comme avant ! j'ai participé au néant , j'ai dansé avec lui les yeux grands ouverts et encore vivant... il a une sale gueule le néant, vraiment une très sale gueule!...il a des amis qui s'appellent effroi, horreur, et obsession!...vous les connaissez j'en suis sûr!...

 

Portrait de ARTHURR

...Dire sa séropositivité à cette période c'était dire à l'autre, famille, ami(e) etc.. que l'on allait mourir très rapidement avec la honte du corps sali et souillé et celle du corps qui transmet la mort .

 


Pour la honte du corps sali et souillé... et qui transmet la mort, elle s'exprime toujours avec acuité si j'en crois mes dernières rencontres amoureuses ou amicales, directement concernées par la pathologie. Le tabou et la honte dominent...image de honte renforcée par le discours de prévention indissociable du diagnostic : attention aux autres …

 

 


Aujourd'hui à l'aune des trithérapies et après beaucoup de deuils dans ma vie , je pense malgré tout , que le silence total autour de la contamination, ou la divulgation complète, restent des faits très marginaux, même lorsque les personnes disent n'en parler à personne, il y a toujours une personne dans le secret et inversement dans l'environnement proche de ceux qui prétendent parler largement de leur contamination, il existe toujours une personne qui n'est pas informée pour x raisons...

 

 


C'est ainsi que je maintiens le secret, pour continuer à vivre et à espérer en me préservant comme je le peux. Lorsque il m'arrive d'en parler, ça m'arrive aussi! j'évalue très soigneusement la capacité de sollicitude et de compréhension de l'autre.

 

 


Non ! je ne donne pas la clef de mon «lourd secret» à tout le monde. Ce secret paradoxalement permet aussi de continuer à me structurer . C'est «mon virus», c'est ma trajectoire de vie, advienne que pourra...

Portrait de sonia

Pour tout ce qui concerne les plaidoyers dans un esprit de militance, je le dis haut et fort que je suis seropositive. C'est plus compliqué quand il s'agit de rencontres pour briser l'isolement. Ma plus grande soufrance est le refus de toute relation physique par peur de contamination, quant au serotriage, j'ai bien essayé en postant dans les divers sites seros, mais il y a toujours ce VIRUS entre nous, résistant mutant indétectable sauvage??? Humainement parlant, c'est très difficile.....

Portrait de altelia

J'imagine qu'il doit y avoir des personnes dans mon cas, mais moi pendant 7 ans je n'ai rien dit, même pas aux médecins!

la seule qui savait était celle qui me l'a annoncé; c'est le pire cauchemard qui puisse exister.

Maintenant, mes parents ne sont pas au courant, parce que j'ai pas envie de leur trouille; par contre mes soeurs savent; mes amis les plus proches aussi, donc quasiment tous. et au boulot (quand je travaille), uniquement les personnes que je "sens" prêtes à entendre... et je n'ai jamais été déçue dans la confiance que j'ai fait à toutes, absolument toutes les personnes qui "savent"!

donc pour moi, dire oui, mais à bon escient; ne pas hésiter à attendre de bien connaître les gens avant de le dire.

Se taire tout à fait est quand même le pire, c'est mortifère.

Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

Je vis en partie dans un milieu trés sida, et même professionnellement trés ouvert (médias) avec pleins de séropos, et je suis par tempérament provocative. Je comprends trés bien que d'autres qui vivent dans des millieux plus conformistes le cache, le garde pour eux. Pour moi le dire ça m'évite qu'on me pause la question.

Maintenant j'avais pas envie d'en parler avec ma mère. Il y avait un non-dit bizarre de temps en temps elle me demandait, l'air de rien "c'est vrai que les nouveaux médicaments sont bien?"...

En fait je comprends tout à fait ceux qui ne veulent pas en parler. Ca devient un peu bizarre quand t'as le visage super lippo-attrophié, mais enfin...

ces gens qui vous disent "ça va?" comme si tu allais crever le lendemain, il y a des fois c'est énéervant, un ami me faisait remarquer que c'était comme si on devait leur remonter le moral à eux...

et puis de temps en temps lacher une grosse vanne malsaine sur le dass, et gêner tout le monde, ça fait du bien!

coucou sonia happy to be back!

Portrait de givin

Au depart lorsque j'ai su que j'étais sero en 85 je l'ai hulé sur tout les toits parceque j'étais enceinte et qu'on m'a enlevé mon enfant sans rien me dire Ensuite il ya eu des hauts et des bas   des boulots perdus parceque je l'avais dit et maintenant c'est devenue si banal que tout le monde en parle sauf qu'il n'y a aucune honnetete dans leur dire ils connaisent quelqu'uns qui a le dass mais on préfère te présenter aux autres comme quelqu'un qui a le cancer la famille les rares personnes qui restent jE ne sais plus comment faire alors je me suis enfermée alors que je militais dans des asso que j'avais une vie Tous mes amis sont morts ou en fauteuil paralyses ce qui ne m'empechent pas de ne pas prendre mon traitement voir jusqu'ou cela peut aller j'enai marre de cette vie de merde
Portrait de altelia

mes joues sont pas creuses! jamais personne pourrait penser que j'ai! même dans les années 90, quand on avait peur (les plaisanteries style "tu peux boire dans mon verre, j'ai pas le sida..." allaient bon train, et quand quelqu'un me demandais, façon de plaisanter, je disais "pas que je sache!" et à l'intérieur, je riais sardoniquement) on me disait souvent "toi, t'es une fille saine,tu peux pas avoir le sida, ça se verrait"!!!!!!!!

Je pense que je travaille pas dans un milieu si conformiste, puisqu'en général, c'est le milieu du pestac'! mais bon, si j'étais en CDI possible que je le dise, mais je suis intermiteuse, et là, j'aime mieux rester sur mon quant-à-moi, j'en connais qu'on a plus embauché après l'avoir dit... on a plus eu besoin d'eux....(le monde est impitoyable, je vous dis!)

... mais c'est vrai, c'est un choix! ;o))