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La syphilis peut attaquer le foie des hommes séropositifs

La syphilis étant transmise sexuellement, il est courant qu’il y ait co-infection entre la syphilis et le VIH tout particulièrement chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HRSH). Cette co-infection présente de nombreux problèmes, notamment :

- Les tréponèmes, bactéries qui causent la syphilis, sont bien connus pour attaquer de nombreux systèmes d’organes dans tout le corps, y compris le cerveau, la peau, les poumons et le cœur.
- Dans le cas de co-infection avec le VIH, la syphilis semble empirer rapidement et les tréponèmes, se propager dans tout le corps, plus vite que d’habitude. Dans le cas de co-infection avec le VIH, les médecins ont signalé plus de cas de l’affreuse neurosyphilis à des stades plus précoces de la syphilis.
- Les tréponèmes peuvent endommager le système immunitaire et abaisser la numération de cellules CD4+.

Une équipe de recherche de San Diego, travaillant de concert avec les forces armées américaines, notait que les tréponèmes peuvent apparemment infecter le foie et endommager cet organe, se traduisant en une condition appelée hépatite syphilitique. L’équipe de recherche a soumis récemment les résultats de deux cas présentant cette condition, laquelle étude a stimulé leur recherche de nouveaux cas. Leurs résultats suggèrent que l’hépatite syphilitique est peut-être plus répandue chez les hommes séropositifs sexuellement actifs que l’on ne l’aurait cru antérieurement.

Cas 1
Antécédents : Il s’agit d’un homme séropositif de 39 ans qui avait reçu une multithérapie antirétrovirale depuis 2001. Sa numération CD4+ était d’environ 400 cellules et sa charge virale inférieure à 50 copies. En janvier 2008, il cherche à obtenir des soins en raison des symptômes suivants :
- érythème
- articulations douloureuses
- symptômes tels ceux d’une grippe
- maux de tête

L’érythème avait commencé dans la paume des mains et sur la plante des pieds mais se répandit par la suite au niveau du torse. Un examen physique a révélé que ses ganglions lymphatiques du cou étaient enflés. Les analyses de laboratoire de ses prélèvements sanguins ont révélé que le niveau des enzymes hépatiques sanguins était bien au-dessus de la plage normale généralement observée au laboratoire et se présentaient comme suit :
- PA (phosphatase alcaline) – 1 838 unités internationales (UI); plage normale de 38 à 126 UI
- ALT (aminotransférase alanine) – 264 UI; plage normale 17 à 63 UI
- AST (aminotransférase aspartate) – 145 UI; plage normale 15 à 41 UI

Les tests n’ont pas détecté d’infection courante par des virus causant l’hépatite. Les médecins avaient donc soupçonné la syphilis et les résultats de l’analyse sanguine se sont avérés positifs.

Comme le patient s’était plaint de maux de tête, les médecins ont procédé à une ponction lombaire mais n’ont pas noté d’anomalies. On lui a donc administré une seule injection intramusculaire de 2,4 millions d’unités de pénicilline benzathine. Une semaine plus tard, des analyses sanguines ont révélé que les enzymes hépatiques étaient encore élevées mais avaient commencé à diminuer. Trois mois plus tard, les enzymes hépatiques étaient dans la plage normale et ses symptômes avaient disparu.

Cas 2
Antécédents : Il s’agit d’un homme de 25 ans dont la numération de cellules CD4+ était de 446 et sa charge virale de près de 12 000 copies. Il n’avait pas reçu de multithérapie antirétrovirale et s’était présenté au département de l’urgence des forces armées pour y obtenir des soins médicaux en raison des symptômes suivants :
- douleur abdominale
- selles molles
- sensation du besoin de défécation constant

Les tests sanguins n’ont pas révélé de niveaux d’enzymes hépatiques élevés et les médecins ont pensé qu’il s’agissait d’une infection quelconque attaquant le rectum; ils ont donc prescrit des médicaments — ciprofloxacine (CIPRO) et le métronidazole (Flagyl) — pour traiter un large spectre d’infections bactériennes et parasitiques transmises sexuellement.

Trois semaines après sa visite initiale, il est allé consulter son médecin de famille se plaignant de douleur oculaire et de vision réduite. Un examen physique a alors révélé :
- ganglions lymphatiques du cou enflés
- ulcère génital
- érythème léger

Un examen de l’œil a révélé l’inflammation de cet organe.

Les tests sanguins faits lors de cette deuxième visite ont révélé des niveaux d’enzymes hépatiques plus élevés que la normale, suggérant une inflammation du foie. Il avait été vacciné contre les virus des hépatites A et B et il n’y avait aucune indication d’infection par le virus de l’hépatite C. Il a dit ne pas avoir fait usage d’alcool et une ponction lombaire n’a rien révélé d’anormal. Cependant, les tests sanguins semblaient indiquer qu’il avait probablement la syphilis.

Comme il s’était plaint de ses yeux, il est possible que des tréponèmes les aient atteints. Lorsque la syphilis affecte les yeux, cela signifie généralement que les tréponèmes ont envahi le système nerveux central et peuvent gagner accès au cerveau et à la moelle épinière. Les médecins lui ont donc administré de la pénicilline intraveineuse à raison de 24 millions d’unités quotidiennement pendant 14 jours ainsi que des gouttes anti-inflammatoires pour les yeux. Un mois plus tard, ses enzymes hépatiques étaient de retour à la normale et ses symptômes avaient disparu, y compris le problème avec ses yeux.

L’étude
Stimulée par ces résultats concernant l’hépatite syphilitique, l’équipe de recherche a décidé de faire une étude en février 2008, évaluant tous les patients séropositifs cherchant à obtenir des soins, pour la syphilis et tout particulièrement l’hépatite syphilitique.

Résultats
Des 600 hommes séropositifs qui se sont présentés à la clinique navale durant ce mois, 33 (6 %) avaient la syphilis. De plus, 12 hommes (38 %) atteints de syphilis avaient une hépatite syphilitique. Il n’existait aucune raison évidente pour ces hommes d’avoir des enzymes hépatiques élevées, comme l’abus d’alcool, une infection par virus de l’hépatite ou l’usage de médicaments toxiques pour le foie (tel qu’évalué par les chercheurs).

Le profil moyen des 12 hommes était le suivant :
- âge – 37 ans
- durée de l’infection au VIH – 10 ans
- numération CD4+ – 340 cellules
- 75 % des hommes recevaient une multithérapie antirétrovirale
- 42 % avait une charge virale inférieure à 50 copies

Les symptômes de la syphilis qu’ils présentaient incluaient :
- érythème
- ganglions lymphatiques enflés
- gorge irritée

La proportion des hommes ayant des niveaux d’enzymes hépatiques supérieurs à la normale était comme suit :
- 100 % avaient des niveaux élevés de PA
- 75 % avaient des niveaux élevés d’AST
- 75 % avaient des niveaux élevés d’ALT

Les médecins ont conclu que 11 des hommes avaient une hépatite en raison de la dissémination de tréponèmes (syphilis secondaire) et que le dernier homme avait une syphilis au stade primaire. Toutes les enzymes hépatiques sont revenues à la normale après traitement à la pénicilline, lequel traitement variait d’une seule injection de pénicilline pour atteindre, dans d’autres cas, 14 jours de pénicilline intraveineuse.

Les chercheurs ont comparé les hommes atteints d’hépatite syphilitique à d’autres hommes séropositifs ne présentant pas d’hépatite syphilitique et la seule différence importante qu’ils ont notée était que les hommes ayant une hépatite syphilitique avaient vécu avec le VIH depuis 10 ans, contre quatre ans pour les hommes sans hépatite syphilitique.

Il n’y avait pas de lien apparent entre la charge virale, la numération de cellules CD4+, l’utilisation d’une multithérapie antirétrovirale et le développement de l’hépatite syphilitique.

Dans une étude idéale, les chercheurs auraient suivi les patients au fil du temps, obtenu des biopsies du foie et fait appel à d’autres techniques approfondies pour isoler les tréponèmes et évaluer les dommages au foie par l’analyse des tissus. Cependant, de telles études sont coûteuses et laborieuses. Alertés par l’équipe de recherche de San Diego, d’autres centres de recherche seront peut-être motivés à mener une étude plus détaillée.

Il y a longtemps
Les résultats d’autopsies de milliers de personnes atteintes de syphilis aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne au cours de la première moitié du 20e siècle suggéraient qu’une hépatite associée à la syphilis était alors rare, se manifestant dans 0,2 % à 5 % des personnes atteintes, dépendant du pays ou de la région où avait eu lieu l’autopsie. Dans ces années, lorsque l’hépatite était présente chez les personnes atteintes de syphilis, on avait tendance à blâmer l’alcoolisme. Ces résultats ont probablement influencé la réticence des médecins à conclure que la syphilis affectait en effet le foie. Mais dès 1970, certains médecins du Royaume-Uni et de la Hongrie ont estimé que l’évidence était suffisante pour établir un diagnostic d’hépatite syphilitique, du moins dans certains cas. Vers la fin du 20e siècle, des rapports isolés d’hépatite syphilitique étaient publiés partout dans le monde.

Les résultats récents de l’étude de San Diego suggèrent une incidence élevée d’hépatite syphilitique chez les hommes séropositifs. Il est à souhaiter que d’autres centres de recherche étudieront ce problème chez leurs patients séropositifs.

Points clés
- La syphilis peut avoir de graves complications chez les personnes séropositives.
- L’hépatite associée à la syphilis semble avoir été peu répandue avant l’arrivée du sida. Cependant, une étude récente a signalé une incidence relativement élevée de ce problème chez les personnes co-infectées par le VIH et la syphilis.
- Chez les personnes séropositives qui ont des niveaux d’enzymes hépatiques supérieurs à la normale en l’absence d’autres causes (alcoolisme, virus causant l’hépatite, médicaments toxiques pour le foie, etc.), la syphilis pourrait être une cause de ce problème.
- Le traitement de la syphilis peut réduire les symptômes et diminuer l’inflammation du foie.
- Des pratiques sexuelles plus sécuritaires peuvent aider à réduire la transmission de la syphilis.

Sean R. Hosein

http://www.catie.ca/nouvellescatie.nsf/nouvelles

 

Commentaires

Portrait de francky

Born to be wild

bah c'est bien de balancer un roman informatif.....avec les cas de machin qui prends ceci et l'autre cela etc.....

Suffit de poser une capote sur sa b... et c'est bon!!!!

Y a vraiment des gens qui ne pensent qu'a leurs petits soucis de santé sexuelle et accesoirement santé!!!

On se croirait chez le coiffeur pour dame agée (spécialité violine)

Les vamps mais en versions relou

Portrait de saraconor

la santé sexuelle n'a-t-elle plus aucune importance ? Condoléances (humour)

Je vais allez me plaindre à mon coiffeur, chez lui pas d'études médicales à lire, closer, public, Elle et têtu....c'est un scandale.