sang damné d'alexandre Bergamini

Publié par patrice le 08.06.2011
2 598 lectures

bonjour

un peu de lecture sympa mais tres engagé 

une petite info trouvé dans ce livre "T4 c est aussi Tiergarten 4 le programme nazi d'extermination des handicapés, des malades menteaux, des délinquants et des HOMOSEXUELS

un livre a acheter et lire bien sur

Alexandre Bergamini
Sang damné


voici le résumé :   les critiques sont tres bonnes

Sang damné est un livre autobiographique qui raconte comment l'auteur a perdu son frère quand il était enfant, comment il a découvert son homosexualité, aussitôt condamnée par son père, catholique coincé, comment il est parti sur les routes, comment il a tenté de vivre " poétiquement " sa sexualité, ses aspirations artistiques (il a été comédien), comment il s'est prostitué, comment il a été contaminé, comment il a réagi à la maladie, d'abord par le silence et la fuite, la dénégation, la culpabilisation, puis par l'acceptation du traitement, et par la révolte.
Le livre se présente en trois temps : Tu aimeras (1968-1997), L'autre intérieur (1997-2006), Primum tempus (2006-...). Ce sont les trois phases de sa vie par rapport à la maladie : le première est son enfance, ses premières amours, la prostitution, la contamination. La deuxième est la période de silence et de dénégation-culpabilisation. La troisième est celle de la combativité et du retour de la parole.
L'auteur est habité par des forces obscures, qui ont pris la forme de pulsions sexuelles parfois autodestructrices, parfois envoûtantes et sereines. Le voyage en Italie (sur les traces de Pavese, puis de Caravage, de Turin à Naples) est admirable. Mais les voyages en Espagne (où il est attaqué par des voleurs) ou en Ethiopie aussi. Avec l'ombre de Rimbaud, bien sûr, celle de Pasolini, celle de Dante.
Il est très étonnant de voir dans une même personnalité un tel tempérament poétique et une telle combativité, précise, politique, juridique. La description des traitements, des différents protocoles et de leurs incohérences, des intérêts des laboratoires pharmaceutiques, des malversations et des revirements des gouvernements, des chantages auxquels les pays " évolués " soumettent les pays du tiers-monde (terrain d'expérimentation et producteurs de médicaments génériques), tout cela est extrêmement dur et passionnant. 

Commentaires

Portrait de CAROLE

j'ai beaucoup appris.... bisous
Portrait de patrice

il est toujours bon de redire des choses que tout le monde n'a pas forcement vu ou nouveau ici

excuses moi pour ta réaction 

seropositivement

Portrait de apodose

Je trouve qu'en dehors du paragraphe qu'avait retenu Alsaco en son temps, ce que je lui avais d'ailleurs signifié, le livre ne laisse pas un souvenir impérissable.

Il serait bien d'appéhender les ouvrages autour du sida dans leur chronologie, mais est-ce possible à qui n'a pas connu les années 80 ?

J'ai du reste été surpris par La meilleure part des hommes que j'avais d'abord refusé de lire : L'auteur ne réussit pas mal cet exercice périlleux.

En tout cas, cela donne, sinon une claque, une leçon quant à la recherche en diachronie, montrant combien il est difficile de retrouver un contexte épistémologique.   

Le syndrome de Lazare co-écrits par deux médecins qui semblent encore pratiquer "l'Art de la médecine" m'a davantage touché ; bien davantage.

Surtout, ce qui est pour moi instructif, c'est, encore une fois, la difficulté et les précautions dont il faut s'entourer pour travailler en diachronie - il y a toujours une part humaine qui échappe à l'heuristique.

Mais l'on n'est pas là à la recherche de l'épistmê foucaldien.

En ce sens, si l'on ne s'y reconnaît pas vraiment, en tire-t-on leçon d'humilité.

Il reste que l'ouvrage n'a pas vocation scientifique, ce que laisse supposer l'accrocheur "Survivre au sida", question complexe s'il en est sur les plans social et psychique et même sur l'appréhension de la prévention comme récemment développée dans un ouvrade de la "Queer Theory" : Que veulent les gays (D.Halperin)  

Portrait de alsaco

la soirée sur google . kissous 
Portrait de stéphanie69

merci à Alexandre bergamini pour son livre "Sang damné", qui est un de plus beau livre que j'ai lu sur la maladie et sur le courage de vivre en étant séropo. Très beau, dense, émouvant et extraordinairement bien écrit. (je suis, ce qu'on appelle, une grande lectrice;) Tous séropos, médecins, assos devraient le lire!

C'est un livre que l'on n'a jamais lu ailleurs et qui ne ressemble à aucun autre. Une grande force d'écriture poétique, des notes philo, socio, médicales en alternance avec un récit de vie. Un livre complexe comme la vie. Notre vie! à quelques nuances près bien sûr, puisqu'il s'agit de SA  vie. Mais le livre vous prend et ne vous lâche pas...

Ce n'est pas une 'belle' histoire. C'est notre histoire à nous les séropos. Entre ombre et lumière.