L'injection supervisée : pour ou contre ?
Depuis plusieurs années en France, le débat est ouvert sur l’ouverture expérimentale de salles de consommation à moindre risque. De telles structures existent depuis de nombreuses années dans d’autres pays comme la Suisse, le Canada, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Espagne, la Norvège, le Luxembourg ou l'Australie. Leur efficacité en terme de réduction des risques liés à l’injection, de baisse des contaminations VIH et/ou VHC, de diminution des overdoses, d’accès à un traitement de substitution et plus largement à un suivi médical, de baisse de la criminalité, de création de lien social avec des personnes très précarisées, n’est plus à prouver. Elles ne sont pas une panacée, et ne règleront pas tous les problèmes, mais elles permettent d’offrir des solutions sérieuses en phase avec l'épidémie à la place d'une politique uniquement basée sur la répression et qui a montré, depuis longtemps, ses limites. Que pensez-vous de l’ouverture de salles de consommation à moindre risque ? Etes-vous favorables à de tels dispositifs ? Quelles seraient vos attentes et vos craintes par rapport à ces structures ? On en discute ce soir à partir de 21 heures sur le chat, dans le salon thématique, en compagnie de Vichenzo.
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Commentaires
salle d injection
salles de shoot
@ greg
GGRREEGG
Je suis pour
Mais je ne souhaites pas de salle fixe mais des bus mobile pour pouvoir parcourir toute les villes, coin et recoin ou traîne les gens qui se drogue.
Supervisé par 2 infirmières + assistante social + bénévole.
Cela me paraîtra très bien.
En faite, pour mais ça dépendra comment et dans quel condition cela ce fera. Je ne voudrais pas d'un truc vite fait sans moyen qui ne servirais a rien au final.
Nathanaël.
Si je suis là ce soir...
Bus mobile
Complètement OK Pour !
@ ANGIE
ok
idiot de ministre de la santé
Il vaut
Compte-rendu du Chat
Avant toute chose nous tenons à préciser qu’il y a un forum ouvert, permettant de soumettre et de proposer vos idées pour les Chats à thème du mardi soir.
Les séronautes présents lors du Chat, étaient tous pour l’expérimentation de l’ouverture de salle de consommation à moindre risque, car ces dernières permettront aux personnes qui injectent, d’avoir accès à du matériel stérile, de ramener leur matériel usagé, d’avoir accès à un traitement de substitution (si ce n’est pas déjà le cas), accès à un suivi médical, et à des conseils de réduction des risques. De plus, elles permettront de créer du lien social avec les personnes les plus précarisées, de faire baisser la criminalité ainsi que les overdoses, et surtout faire baisser le nombre de contamination à l’hépatite C. « Vraiment quel pas en avant vers plus d’humanité, que de permettre aux toxs d’injecter dans de bonnes conditions d’hygiène, d’avoir accès à de la prévention et de la réduction des risques, d’être écoutés et non stigmatisés, et surtout d’être reconnus en tant qu’homme ».
Cependant il reste des questions sur la perception de telles structures par les personnes habitant à proximité, ainsi que sur le travail qui doit être effectué avec les autorités. Il a été rappelé lors du Chat que ces dispositifs seront implantés dans des lieux où la consommation existe, et pose déjà problème, et que le travail devra être fait en étroite collaboration avec les forces de l’ordre, afin que ces dernières n’interfèrent pas avec les objectifs de santé publique de ces salles. L’idée de repenser la loi 70, qui pénalise l’usage a aussi été abordé, pour que les personnes puissent se rendre dans ces salles, sans peur d’être arrêtées par la police sur le trajet.
Les attentes des séronautes par rapport à ces salles sont qu’à terme elles proposent du dépistage rapide VIH et VHC. « Il faudrait aussi beaucoup plus médiatiser les salles de consommation à moindre risque, pour que l’opinion publique comprenne vraiment les enjeux de santé publique qui en découlent ». De plus, « il faut que ces salles soient totalement anonymes », « moi j’attends des ces salles que les gens ne vivent pas ce que j’ai connu, comme beaucoup d’autres au début des années 80. Les échanges de shooteuses à peine rincées dans les squats, de prendre de l’eau dans les wc de bars pourris, ou pas, et de me retrouver au poste en manque après avoir demandé une shooteuse à la pharmacie ».
Les craintes des séronautes seraient que ces salles deviennent des lieux de deal, ou de fichage de personnes consommant des drogues.
Si vous les avez ratés, voici quelques articles qui tordent le cou aux fausses croyances et aux préjugés liés aux salles de consommation :
Salles de consommation : 22, v’là les flics !
Salles de conso : gare au Garraud !
Salles de consommation : le gouvernement pressé d’intervenir
La question des autres modes de consommation dans ces salles a été posée ? « Qu’en est-il pour ceux qui consomment par snif ou en fumant (fumer du crack) ? ». A l’heure actuelle aucune réponse formelle ne peut être apportée, mais je pense que les autres modes de consommation seront pris en compte lors de la création de ces salles.
Même si l’efficacité de ces salles en terme de santé publique a été prouvée dans plusieurs pays, il reste en France encore beaucoup de freins et de réticences vis-à-vis de l'implantation de ces structures.
Et vous quelles sont vos attentes et vos craintes par rapport à l’expérimentation des salles de consommation à moindre risque ?
Faut-il plus de communication autour de ces salles, pour une meilleure compréhension de ses objectifs ? Si oui, par quels moyens ?
C’est à vous…
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complément d'information
Roselyne s'exprime