Printemps de poètes 2009
Soumis par Kaaphar le 03.03.2009
salut,
dans la série "plein de trucs gratuits à faire ensemble au beaux jours" ;-))
LE Printemps des Poètes du 2 mars au 16 mars dans toute la France :
http://www.printempsdespoetes.com/index.php?rub=accueil&page=12
Dans le menu "où?qui?quoi?" les "événements" listés par régions et villes...
Le menu "passeur de poèmes"permet d'envoyer un poème à un ami par mail,
"ON" peut aussi s'en envoyer par posts sur seronet...
é piya les seropoéteurs là :
http://www.seronet.info/billet_forum/pom-de-pouet-pouet-3747
é piya oci 2 bô biyé 2 blog...
... à dire à haute voix la poésie, c'est comme ça qu'elle se donne...
bonne journée
soleillée aussi au sud... mais c'est plus normal
K.
Commentaires
je trahirai demain !
découvert et reçu ce soir, au printemps donc :
Je trahirai demain, pas aujourd'hui
Aujourd'hui, arrachez-moi les ongles
Je ne trahirai pas !
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
moi, je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures avec des clous.
Je trahirai demain. Pas aujourd'hui,
-
Demain.
Il me faut la nuit pour me résoudre.
Il ne me faut pas moins d'une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
pour mourir.
Je trahirai demain. pas aujourd'hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n'est pas pour le bourreau,
La lime n'est pas pour le barreau,
Le lime est pour mon poignet.
Aujourd'hui, je n'ai rien à dire.
Je trahirai demain
-
-Marianne Cohn
http://pagesperso-orange.fr/d-d.natanson/poeme_marianne_cohn.htm
-
K.
Lumière de loin
Sol absolu
Lumière de loin
Je voudrais t’insuffler la fraîcheur
Capillaire par capillaire
Que t’enfante le glissement de l’air
Et le resserrement des papilles
Te faire des mots verts
Au matin des mots
Que tu ais envie de toucher
De broyer
T’écrire avec les ongles
Dans l’age paresseux des roches
Dans les yeux
Te convaincre de la terre
Lorand Gaspar
Prendre corps
Mireille Sorgues : L'amant docile
L'amant docile se couche sur le ventre.
Ses fesses sont l'image de l'innocence.
Leur courbe candide me dispose à la tendresse.
Je le regarde.
Il est plus beau qu'un cheval mais je l'enfourcherais en vain.
Je glisserais sur ce dos lisse qui ne mène nulle part.
N'est-ce un plaisir que pour les yeux ?
Je me penche sur ses cuisses.
Il me livre le parfum de foin noir et de vase
que diffuse la fleur mauve qui le clôt,
seul point féminin de son corps.
J'ai découvert sa racine.
Elle se renfle sous mes doigts
comme les muscles d'un chat satisfait.
Et lorsqu'il se retourne
et me montre son désir,
je tremble.
Celle qui parle ici, et qui n'arrêtera plus de parler,se nomme Mireille Sorgues. Elle a vingt et un ans, et n'arrêtera plus d'avoir cet âge, vouée qu'elle est par sa mort prématurée comme son oeuvre inachevée à célébrer l'amour, et seulement l'amour,auquel, par son âge, elle s'identifie admirablement.
Ménandre se plaisait à dire que les Dieux aiment ceux qui meurent jeunes. Entendons qu'il s'agit de la seule jeunesse qui vaille : celle du coeur. Mais saluons la si elle se réunit à celle du corps. A cet égard, Mireille Sorgues fut comblée, et d'autant qu'elle ne cessa pas de garder présente à son esprit la proximité de sa propre mort, laquelle résonne tout au long des pages - j'allais écrire : des pas - de l'Amant non à la façon d'un glas, mais à la manière d'une horloge.
Henry Bonnier.
Joyce Mansour: la glace de l'amour le feu de la mort
Quel Phallus:
Quel phallus sonnera le glas
Le jour où je dormirai sous un couvercle de plomb
Fondue dans ma peur
Comme l’olive dans le bocal
Il fera froid métallique et laid
Je ne ferai plus l’amour dans une baignoire émaillée
Je ne ferai plus l’amour entre parenthèses
Ni entre les lèvres javanaises d’un gazon de printemps
J’exsuderai la mort comme une moiteur amoureuse
Cernée assaillie par des visions d’octobre
Je me blottirai dans la boue
Faire signe au machiniste (1976),
Née d'une famille de juifs égyptiens anglophone, Joyce Mansour (morte en 86) a écrit quelques uns des plus incandescents poémes en langue française du XXéme siécle. Et quel érotisme! Elle représente pour moi tout le sublime dévorant de la femme orientale.
merci pour le poéme de Marianne Cohn.
Tentative de description d'un rassemblement
tentative de description d'un rassemblement (suite)
niçois - Ben et les autres
Ben et les autres A force de se penser
et de se repenser
l'espèce humaine
perd toute importance
ici ou là
fort ou faible
mort ou vivant
it's all kiff kiff bouriko
Ben et les autres J'aurais voulu être
amoureux comme Appolinaire,
courageux comme Cravan,
seul comme Céline,
menteur comme Cendrars,
sale comme Leautaud,
vrai comme .....
Je ne trouve personne de vrai.
Ben et les autres Je me fais du soucis pour François
à vouloir avoir toujours raison
il va se trouver souvent dans la merde
mais il a raison de vouloir avoir raison .
Ben et les autres J'ai mauvaise conscience envers
J C Farhi,
je lui dois un repas superbe.
Ben et les autres J'ai écrit à De Gaulle,
à Mao,
à Nixon,
ils ne m'ont jamais répondu.
Ben et les autres il m'a dit :
tu ne connais pas ça toi,
quand
plus rien n'a d'importance
qu'on a faim,
qu'on a froid,
qu'il va faire nuit dans deux heures,
qu'on ne sait pas où aller
qu'on a envie d'abandonner
qu'on ne voit pas le bout
alors arrête de me faire chier
avec tes ethnies
ton Duchamp
ton nouveau qui n'est plus nouveau
et ta femme qui se prend pour la Sainte Vierge.
Ben et les autres Tous des rats
tous des anges
tous pathétiques
tous cruels
tous naïfs
tous sans espoir.
Ben et les autres La vérité est que les jeunes sont jeunes
et moi je suis vieux et laid
la vérité est que ma femme est belle
et que je l'imagine en train de faire l'amour avec d'autres hommes
la vérité est que John Armleder a des manières et sait manger à table
et que moi je mange comme un porc
la vérité est que George Brecht a su en faire le moins possible
et que moi j'en fais toujours trop.
D'autres oiseaux...
Au détour de la route
les trois poulets en arrêt
me regardent passer
イガブ
Le faisan apeuré
traverse la route
sans me voir
イガブ
Le corbeau croâsse
son bec émoussé
ne peut saisir la graine gelée
イガブ
Les oiseaux pondeurs
narguent les corbeaux
qui ne sont que des perroquets
イガブ
Le corbeau déplumé
au bec émoussé
imite le perroquet
イガブ
Et pour le corbeau
c'est normal qu'il n'aime pas
le fieffé greffier
イガブ
Les oiseaux posés
sur le fil qui me relie au monde
claquent du bec
イガブ
Sept HaïKaï de IKaBê イガブ du 5 mars 2009
Haikaie de la petite caille
pendant que le corbeau,
la béate blatte
et le chat
et la bonne soeur
se diputent, pute
en forme d'Hara Kiri,
le sarcophage qu'à un petit zizi
grandit
On dit qu'on l'a baillonnée d'une décoration dans un ministére
elle n'est pas venu à la manif
son rouge a déteint.
elle débande-rolle
Et toujours Rainer Maria Rilke !
Il fut baptisé René (Rainer vint plus tard) comme mon père. Mon père qui, de poésies, ne connut que celles vite apprises et aussitôt oubliées sur les bancs de l'école. Ce qui ne l'empêcha point d'être un grand poête jardinier. Dans son potager tiré au cordeau Il cultiva l'octosyllabe de salades, le décasyllabe de poireaux et surtout l'alexandrin de pommes de terre. Il en acquit une telle réputation dans toute la région au point que l'on est en droit de se demander ce qui fit le plus de bien aux malades en cure à Châtel-Guyon de l'eau ferrugineuse ou des pommes de terre biologiquement cultivées par mon père. Car les chefs des cuisines des plus grands hôtels s'arrachaient les productions de mon père. Cela se passait il y a un demi- siècle, le bio n'était pas une mode et les légumes qui me virent grandir alors que je les regardais pousser avaient un autre goût que ceux d'aujourd'hui.
Et moi le bailleur à la lune, incapable de suivre les sillons paternels je me réfugiais dans les livres volés et les musiques enmicrosillonées des 33 tours de la Guilde. C'est ainsi qu'au son de la Pathétique de Beethoven je découvris peu à peu le poète de la renaissance René Maria Rilke.
Sa devise : Patior ut potiar. Pour le présent, je nourris une aspiration ardente à la lumière , pour l'avenir un espoir et une crainte. Espoir : paix intérieure et bonheur de créer.
Crainte : (hérédité nerveuse chargée) FOLIE !
Me revient en mémoire en particulier :
LA PANTHERE
(Au jardin des Plantes à Paris)
Derrière les barreaux qui défilent, son oeil
est devenu si las, qu'il ne fixe plus rien;
Pour elle il n'y a plus que des barreaux sans fin,
derrière ces barreaux il n'y a plus de monde.
Elle va souple et forte en démarche féline,
tournoiement qui se meut en un espace infime,
comme la danse d'une force autour d'un centre
où se loge engourdi un immense vouloir.
Il arrive parfois que sans bruit, la pupille
relève son écran -- Une image y pénètre,
traverse l'arc tendu, silencieux, des membres,
et s'arrête de vivre en parvenant au coeur.
(Extrait des Nouveaux Poèmes- La Pléiade)
merci pour mon cher rainer !
Mais l’état de veille est ailleurs.
Au fond du miroir le double se confond
qu'on ne consule davantage,
tandis que, dans son lit, le sombre moribond
aux souvenirs qui vaguement s'en vont
en défaillant arrache son image.
Celui du miroir et lui qui meurt,
sont-ils tous deux d'accord à disparaître?
Ou, dans la glace, restera, peut-être,
un être à son tour provocateur?...
Aus: Poèmes et Dédicaces (1920-1926)
Tout vous dire serait trop long
D'ailleurs on lit dans la Bible
en quoi le bon est nuisible,
en quoi le malheur est bon.
Invitons du nouveau
en unissant nos silences ;
si, d'emblée, on avance,
nous le saurons tantôt.
la Bible
La bible
est comestible
nuisible
La bible
est une cible
un fusible
susceptible
de péter
Bubble
la bonne soeur
la bonne soeur
est devenue
sociologue
la cornette
est devenue
sornette
Sainte Capote
hier
à sec
aujourd'hui