je lis beaucoup, énormément suivant les moments.
j'aime partager les lectures aussi si vous avez des coups de coeur en ce domaine, prenez place et ecrivez vos ressentis . je poste qq avis sur les lectures faites dans l'année ,qui m'ont marquées et je vous invite à y poser les votres...livres de chevet , coups de coeur, les auteurs que vous avez envie de faire connaitre etc...
Un abri en ce monde de Mary Mc Garry Morris ( Pocket)
Histoire haletante sur des trajectoires désespérées d'une poignée d'anti héros, de loosers ,comme l'Amérique ne les aime pas, des laissés pour compte sur lesquels s'acharnent les injustices assenées par ceux qui dictent la loi du plus fort, sans discernement et sans humanité : dealers, policiers, patrons.
Gordon Loomis, 25 ans de prison pour meurtre et une réinsertion qui s'avère plus difficile que prévue. Pas seulement pour des raisons qui nous paraissent évidentes mais aussi à cause des profondes blessures intérieures, de cette volonté d'oublier et d'être oublié alors que d'autres, croyant bien faire, finissent par devenir étouffants et rendre cette nouvelle vie quasi insupportable. C'est le cas avec Dennis, par exemple, le frère de Gordon, si "bien sous tous rapports", dont l'amour est quelque peu envahissant .
Pas simple de retrouver les gestes d'autrefois, de vivre comme avant; il y a des habitudes à retrouver, des actes à réinventer.
Mary McGarry Morris fait ici preuve de beaucoup d'humanité et de subtilité pour parler de cet apprentissage. Il ne s'agit pas directement d'un plaidoyer militant sur la réinsertion sociale des anciens détenus, mais d'une histoire, évoquant les petits riens du quotidien, les embûches de toutes sortes, les difficultés relationnelles... tous ces éléments qui rendent la vie un brin plus compliquée. Il y a une réflexion intéressante sur la culpabilité qu'on peut éprouver et dont les gens voudraient qu'on se débarrasse, sans se soucier de savoir si on le veut ou si on le peut. L'étouffement est inéluctable et c'est peut-être ce que je retiens avant tout de cette lecture:
oui, on peut recommencer quelque chose, mais jamais ça ne sera comme avant et il y aura toujours un malaise profond et lancinant, différent mais réel.
Est-ce un constat pessimiste? Peut-être...
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Commentaires
Autre coup de coeur :Augusten Burroughs -
Autre coup de coeur :Augusten Burroughs -
déboire et Courir avec les ciseaux .
difficile à résumer mais un extrait :
L'autre jour , David nous a donné un devoir à faire par écrit, que nous devons rendre aujourd'hui: "Je veux que vous écriviez à quelqu'un de très proche et je veux que vous disiez à cette personne quels sont vos sentiments à son égard, comment vous voyez votre relation."
J'ai écrit à Pighead, (son meilleur ami, séropositif)
" Cher pighead,
La raison pour laquelle je me tiens si distant tient à...bon, il y a 2 raisons en fait. La 1ère c'est que je bois.J'ai besoin d'alcool, tous les soirs. Et rien ne peut s'interposer entre l'alcool et moi.
La seconde raison c'est ta maladie. Je ne peux supporter l'idée de me rapprocher de toi, de me rapprocher encore plus, uniquement pour te perdre, te voir mourir, tirer le tapis sous ma vie. Tu es mon meilleur ami. Le meilleur ami que j'ai jamais eu. C'est quelque chose que je dois protéger. Je ne t'appelle pas souvent, je ne te vois pas beaucoup, parce que je t'exclue du scénario dès à présent, tant que c'est plus facile. Parce que je peux encore te parler. A mes yeux , il est plus sensé de me séparer de toi maintenant, alors que tu es en bonne santé , que d'attendre, impuissant, de devoir le faire une nuit à l'improviste. Je m'efforce de répartir la douleur liée à ta perte. Pour ne pas avoir à l'encaisser d'un coup."
Extrait de "Déboire" d'Augusten Burroughs
Tout ce qui est consigné dans "Déboire", deuxième volet après " Courir avec des ciseaux ", du " récit autobiographique " de l’américain Augusten Burroughs est vrai. Tout est vrai, sauf que non, contrairement au lecteur, Burroughs n’a surement pas passé ces années à se plier en deux de rire à chaque épisode d’une vie décidément mal barrée.
On retrouve dans « Courir avec des ciseaux » exactement ce à quoi je suis sensible dans ce type de littérature américaine : une chronique familiale délirante avec un personnage central aussi déboussolé qu’attachant (et gay), une galerie de personnages secondaires désopilants et déroutants, une critique sociale et psychologique qui nous plonge entre hilarité et émois selon les passages.
La fin de " Courir… " laissait une note d’espoir, avec un jeune mec ayant surmonté le trauma de son enfance. "Déboire" nous le ramène, quelques années plus tard, rédacteur publicitaire à New York et accroché à un alcoolisme qui le tient éloigné de toute réalité : son désarroi affectif, son meilleur ami qui meurt du sida, sa vanité aussi. "Déboire" est issu du journal de désintoxication de l’auteur, juste remanié et raccourci.
A suivre...
Maya, Christian de Toulon
Salut Maya:
Juste un petit mot pour te dire qu'il existe un blog de Christian de Toulon qui se nomme: "Bouquins Thriller pour l'été" avec ses coups des coeurs et puis mon admiration pour Garcia Marquez et Bernard Marie Koltes.
la vie sauve- Lydie Violet/Marie Despechin
"Imaginez ce que c’est que de traîner son gros malheur partout avec soi, sans jamais trop savoir qu’en faire : l’avouer entre 2 portes, pour avoir la paix , ou le taire farouchement ,pour avoir la paix. Un moyen malheur fait mieux l’affaire. Il se laisse oublier. Au mieux il sert de refuge , ou de prétexte pour aller se coucher quand on en a marre du monde. Mais le gros, celui auquel on pense à chaque seconde sans même se souvenir qu’on y pense, auquel on ne s’habitue pas, celui la est terrible. Il précède et environne d’un brouillard désagréable. On ne peut s’ôter de l’idée qu’il est contagieux. Parmi tous les êtres que l’on suppose heureux, tous les gens ordinaires, on a l’impression d’être un monstre. On devrait se cacher .Avancer avec une clochette. On devrait ne se fréquenter qu’entre soi, se retrouver entre monstres. Pas de bonheur à préserver. On se sent à l’aise. On se sent chez soi."
Lydie Violet/Marie Despechin extrait de « La vie sauve »
«La maladie, écrivent-elles avec une lucidité à la fois gaie et désespérée, n'est jamais qu'une brusque accélération [...]: à la longue le temps nous aura tous, mais nous avons l'élégance de nous débattre. La seule différence est peut-être que je n'entretiens, moi, aucune illusion sur l'issue du combat.»
A croire que la menace autorise la légèreté et favorise l'éclosion du talent! Sans doute décrire permet-il de moins subir. «C'est le réel qui flingue, pas les mots pour le dire», peut-on lire au terme de cette confession époustouflante. Les mots, ici, portent loin. Ils triomphent du silence, de la bêtise et de l'inconséquence du monde.
sorti chez Points en poche.
Ô Mayya !
Connais-tu cet endroit unique, désert, ravagé,
que le temps a voulu effacer pour l'éternité ?
Le siècle dur use sans fin la nouveaué du neuf;
il abandonne, à chaque étape, un reste de foyer.
Oui, tu es seul, aujourd'hui, affaibli par le désir,
tel un homme asailli par les acèsbrisques de fièvre.
Ô Mayya ! Tes lèvres par un orfèvre ciselées
après le sommeil, et ton corps, tendre rameau brisé !
Je revois les deux prunelles, un cou gracile et blanc;
je revois les flancs alanguis où affleure le sang,
uniques, affolant la pousuite au mépris des gazelle...
nos tuant sans pitié sous le bâme et la réprimande.
Elle a vu ma pâleur, elle a vu mes rides multiples,
après les injures du temps et du siècle superbe,
dépouillant tout mon corps de sa frondaison de jeunesse;
feuilles mortes, quand on agite un rameau nu, qui tombent...
"Adieu", de Dhou'l-Roummah, mort en 735, dernier poète bédouin...
Pour tous ceux et celles qui veulent mieux connaître La poésie arabe, lire la superbe anthologie publiée par René Khawam chez Phébus (poche Libretto,1995)
Bisous !
A LIRE /les malades en mouvement de JANINE BARBOT
L'importance du mouvement associatif face au sida
Le rôle de l'engagement des malades et de leurs proches dans la modification des relations médecins-malades
CRITIQUE DE TRANSCRIPTASES
Janine Barbot,
Paris, Balland, 2002, collection Voix et regards, 308 pages, 23 euros
Mouvement.
Merci pour l'info de l'existence de ce Livre, l'Idée de mouvement me parle, de percevoir la prise en charge d'une pathologie sur le plan collectif et / ou individuel, est le signe que la recherche se fait et se fera avec d'autres considérations.
L'Union fait la Force, et chacun apporte sa pièce à l'édifice, nous sommes sur le même navire , être Fort Soi-Même pour mieux Aider l'Autre, et vis-versa car la vie est cyclique.
L'Image d'une facette de la valeur de Solidarité.
avis de lectures
Ou on va papa ?
De Jean Louis Fournier
Fournier (pote de desproges) est le père de deux enfants handicapés.
Récit autobio sans moralisme, sans plainte ni misérabilisme ; non, il se moque , d'eux, de lui, de nous, de leur place dans la société, et parce qu'il est leur père, l'humour grinçant n'est jamais méchant, il déculpabilise plutôt et nous dit simplement de rire de tout, car la vie est ainsi. Un livre très émouvant et drôle.
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Ecstasy d’irvine Welsh
Ecstasy raconte trois histoires délirantes. (auteur aussi de trainspotting)
Un auteur de roman rose qui tombe dans le porno, des handicapés qui montent une organisation vengeresse et des décalés sociaux qui se prennent pour Roméo et Juliette.
Welsh interroge sur toutes les formes de dépendance, leurs causes et leurs raisons. Dépendance à la drogue, mais également au sexe, à l'amour et à la haine. Génial.
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La conjuration des imbéciles
Quatrième de couv’:
« Écrit au début des années soixante par un jeune inconnu qui devait se suicider en 1969, à l'âge de trente-deux ans, parce qu'il se croyait un écrivain raté, La Conjuration des imbéciles n'a été éditée qu'en 1980. Le plus drôle dans cette histoire, pour peu qu'on goûte l'humour noir, c'est qu'aussitôt publié, le roman a connu un immense succès outre-Atlantique et s'est vu couronné en 1981 par le prestigieux prix Pulitzer. Une façon pour les Américains de démentir à retardement le pied de nez posthume que leur adressait l'écrivain, plaçant en exergue à son livre cette citation de Swift: "Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui." »