dicibilité

Je suis gay séropositif depuis 10 ans. Souvent il est question sur le net de "comment et à quel moment dire que je suis séropo ?"

Ma récente expérience m'a apprise qu'une question importante à se poser est aussi "suis-je prêt à entendre son refus, parfois de manière brutale ?".

Pour pouvoir faire face au rejet, il faut d'abord accepter sa séropositivité comme un élément de soi au même titre que l'est notre physique, notre personnalité, nos habitudes, croyances, ... bref que le VIH est certes causé par un virus extérieur à notre corps mais que la séropositivité est une composante de ce que nous sommes (fiers).

Quid de ceux qui nous rejettent ? Réagirions nous différemment séronégatifs ?

Que se passe-t-il dans la tête d'une personne qui a peur d'être infectée ? Surtout lorsque cette personne est gay donc à priori vivant avec la phobie de la contamination depuis de nombreuses années. Que se passe-t-il dans la tête d'une personne qui se sent trahie de ne pas l'avoir su dès le premier soir ? à quelle fantasmes cette obligation de "transparence" renvoie-t-elle ?

D'où la question : pourquoi le dire ? y a-t-il  obligation ? Lorsqu’on prend ses précautions et/ou que l'on a une charge virale indétectable ?

Ma conclusion : Vivez votre amour le plus normalement possible, assurez-vous de ne prendre aucun risque et ne faites pas de fixation sur le sujet. Cela doit venir naturellement à un moment que vous ne pourrez décider à l'avance lorsque vous serez tous les deux en confiance.