Vivre !

« Avec mon virus on vit bien ensemble,
 un peu comme de vieux amis. Il y a plein d’autres personnes qui vivent la même chose que moi, alors je ne me sens pas isolée. J’ai appris à prendre soin de moi, à écouter mon corps pour mieux le bichonner. Je me suis rapprochée du Corevih de ma région pour partager avec d’autres personnes contaminées mes expériences et mon vécu de la maladie. On se soutient,
 on s’encourage et je me sens utile.
 Je vais avoir 45 ans et j’ai la vie devant moi pour réaliser tous les projets que j’ai en tête. Je profite de tous les moments précieux de la vie ! »
 Claire, séropo depuis 2010

« Il y a 150 000 séropos en France
 et beaucoup continuent une vie normale. Moi, je suis séropo depuis 34 ans
 et sous traitements divers depuis 31 ans. Je prends mes médocs de façon machinale, comme on se lave les dents et, en dehors de ça, je vis tout à fait normalement : je mange, je bois, je baise, je ris tout comme avant. Je n’ai parlé de mon VIH qu’à mon épouse et à mes enfants ; à personne d’autre dans
 ma famille et surtout pas dans mon travail car les gens sont, soit méchants, soit trop cons, soit froussards et ça n’est pas la peine de leur faire plaisir, d’essayer en vain de les éclairer ou de risquer
de les paniquer.
 Donc, si je veux parler de mon VIH, 
je me rends sur Seronet ou je vais 
à l’antenne de AIDES la plus proche 
de chez moi et là, je trouve un compagnon, un parmi les 150 000, avec lequel je peux en parler, en parler autant que je veux. Je vis une vie de séropo comme d’autres vivent une vie de diabétique ou de parkinsonien, comme eux,
 dans la décontraction. Le VIH est pour moi une épreuve positive qui a fait
de moi un être plus fort. »
 Jean-René, séropo depuis 1985

« Je positive : ce n'est pas parce que je suis séropositif que je dois arrêter de travailler ni d'avoir des ambitions. Niveau boulot, je postule d’ailleurs à un poste supérieur, je ne veux pas laisser mon virus foutre ma vie professionnelle en l'air à 28 ans. Avec mon mari, nous avons le désir d’acheter un appartement. Si l’obtention du prêt se révèle trop laborieuse à cause des assurances,
 on se réserve le droit de ne pas déclarer ma séropositivité (après tout je suis 
en pleine forme et mon espérance
 de vie est la même que celle d’une personne séronégative).
 Oui, c’est vrai que peu de temps après l’annonce, j’avais perdu tout espoir
 et tout désir, mais bon, j’ai bien rebondi et le goût de la vie a vite repris le dessus. Et qui sait, peut-être qu’un jour
on adoptera un enfant... en tout cas, j’en ai très envie ! »
 Paul, séropo depuis 2016

« Je suis marié, j’ai quatre enfants
 et je suis gay hors couple. Avoir le VIH ne m'empêche pas de vivre. Je vis très bien avec mon traitement que je prends depuis quatre ans et que j’ai allégé depuis un an en accord avec mon médecin. Je m’éclate en faisant
du théâtre et du cabaret dans une petite troupe.
 J’ai un amant depuis mars 2016 qui vit avec un homme. Je lui ai annoncé peu de temps après notre rencontre ma séropositivité. Il a souhaité faire un break de deux semaines pendant lesquelles il s’est renseigné sur
le VIH. Ensuite notre relation amoureuse est repartie et depuis je vis avec lui une relation d’une intensité amoureuse dingue. Pas un seul jour sans SMS. Pas une semaine sans qu’on se voir. Je le dis franchement, je vis normalement avec le VIH, mais peut-être ai-je 
de la chance ? Ma femme m’a accepté comme je suis et j’ai trouvé l’amour auprès d’un homme qui lui aussi l’a accepté. Mais quel bonheur ! » Kim, séropo depuis juin 2013